Chaque année, grâce à ses mécènes et partenaires, la Fondation Pierre Deniker fait avancer la recherche.
L’octroi de bourses et prix permet de soutenir ou de récompenser de jeunes chercheurs talentueux ou des travaux particulièrement remarquables. Les thématiques peuvent être variées : Sociologie, psychopathologies, neurosciences…
Elle a été reconnue d’utilité publique par décret du 10 mai 2007.
2022
Fidèle à sa mission d’aide à la recherche, la Fondation Pierre Deniker lance avec le soutien de l’alliance Otsuka-Lundbeck un appel à candidatures pour des travaux de recherche portant sur la schizophrénie. Une bourse d’un montant de 10 000 € sera remise au projet lauréat.
Date limite de soumission : 30 novembre 2022
A. Pour qui ?
Les bourses de la Fondation Pierre Deniker sont proposées pour soutenir la réalisation d’un Master 2, d’une quatrième année de thèse ou de post-doctorats, dans le champ de la santé mentale, de la psychiatrie, ou des sciences humaines en rapport avec la santé mentale.
Les bourses concernent :
- des projets français ou européens en cours ayant obtenu un soutien financier initial ;
- des projets dont la faisabilité est assurée sur le plan matériel et financier ;
Attention, la Fondation Pierre Deniker ne finance pas de programme pluriannuel.
B. Comment ?
Le dossier doit être envoyé par mail à l’adresse suivante : e.blondeau@ghu-paris.fr.
Le mail de candidature doit avoir pour objet : CANDIDATURE BOURSE 2022.
Seul un dossier de candidature par candidat est accepté, à condition qu’il soit complet. Le dossier de candidature doit obligatoirement être soumis sous un même fichier pdf et contenir les pièces suivantes :
- La fiche d’information sur le candidat et le laboratoire d’accueil complétée électroniquement, datée et signée ;
- Un CV du candidat ainsi qu’une liste de ses publications (2 pages maximum) ;
- Une description du projet de recherche (4 pages maximum) ;
- Un résumé scientifique (1500 signes) ;
- Un résumé pour communication (jusqu’à 1500 signes) ;
- Une photo d’identité (taille minimum 1 Mo) ;
- Une déclaration du directeur de recherche décrivant :
- Dispositif d’encadrement et de support au projet de recherche ;
- Un CV du directeur de recherche (1 page) ;
- Une liste des 10 plus importantes publications du laboratoire d’accueil sur les 4 dernières années.
C. Quel thème ?
Le thème retenu dans le cadre de cet appel à projets est celui de la schizophrénie et ce quel que soit le domaine de la recherche (épidémiologique, médico-économique, clinique, neurosciences, sciences humaines, innovation technologique…)
D. Evaluation des candidatures
Après validation de leur recevabilité, les dossiers, seront évalués par le Conseil scientifique de la Fondation Pierre Deniker.
Les projets seront sélectionnés sur les critères suivants :
- valeur innovante ;
- qualité du laboratoire et de l’environnement scientifique ;
- bénéfices attendus pour la population et les usagers ;
- faisabilité technique du projet.
E. Financements et engagements
L’aide sera versée directement auprès du lauréat après l’établissement d’une convention de reversement.
Les candidats devront mentionner le soutien financier de la Fondation Deniker dans toutes les publications et présentations résultant du travail financé. Un exemplaire de chaque publication devra être envoyé à la Fondation Pierre Deniker, ainsi qu’au Conseil scientifique.
F. Composition du comité scientifique
Présidé par le Pr Chantal HENRY, Professeur de psychiatrie.
G. Calendrier
Appel à projets : du 12 Aout au 30 novembre 2022
- Evaluations : décembre 2021
- Réunion du Conseil scientifique : début janvier 2023.
- Remise de prix : Congrès de l’Encéphale, Paris en janvier 2023.
2018
Hélène VULSER
« Sommeil, fonctions cognitives et dépression chez les adolescents : étude prospective en imagerie cérébrale ».
Amélie WEGENER
« Étude de la composante inflammatoire dans la schizophrénie ».
Redwan MAATOUG
« Algorithmes de machine learning, une aide précieuse pour élucider le fonctionnement des techniques de neurostimulation dans le trouble obsessionnel compulsif ».
Bilal BENDIB
« Marqueurs neurophysiologiques dans l’épisode dépressif caractérisé pharmacorésistant anhédonique : évaluation de la motricité et de l’onde P300 ».
Olivia DESOBRY
«Évaluation d’un dispositif de prévention suicidaire (VigilanS) chez les enfants et les adolescents ayant fait une tentative de suicide ».
Claire JAFFRÉ
« Vers une médecine personnalisée en psychiatrie : biomarqueurs neurocomputationnels de l’efficacité des traitements des troubles de la motivation dans la dépression ».
Thomas PÉRÉON
« Étude en arterial spin labeling des effets de la stimulation magnétique transcrânienne sur la perfusion cérébrale du cortex orbito frontal dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ».
Mélisande SANSEN
« Exploration de l’effet du risque polygénique des troubles du spectre de l’autisme et de la schizophrénie ».
2017
Grand prix
Danielle Messager, journaliste à France Inter
Prix du jury
Pierre Bienvault, journaliste à la Croix
Prix du jury
Sandrine Cabut, journaliste au Monde
Prix de l’Initiative
Christophe Debien et Geofrey Marcaggi, psychiatres et Youtubers de la chaine Le PsyLab
François Montastruc
« Rendre les médicaments psychotropes plus sûrs : approche originale de pharmacologie transversale pour en évaluer les effets indésirables. »
Fabien Vinckier
« A la recherche d’un lien causal entre (dys)régulation du milieu intérieur, fatigue et dépression : une évaluation neurocomputationnelle du traitement de la douleur intéroceptive. »
Jérôme Brunelin
« Etude des effets cliniques, cognitifs et neurobiologiques des techniques de stimulation électrique cérébrale non invasive en psychiatrie. »
Véronique Louazel
« Des besoins des agriculteurs en difficulté confrontés à des risques psychosociaux à l’offre d’accompagnement de Solidarité Paysans. »
Wayne Guillaume
« Conscience émotionnelle, rôle sur le ressenti de la douleur physique et sociale dans les troubles fonctionnels intestinaux ».
Farah Hodeib
« Etude ancillaire en IRM anatomique et fonctionnelle de l’efficacité du blocage de la reconsolidation de la mémoire sur les mécanismes de contrôle mnésique dans l’ESPT ».
Indira Mendez-David
« Caractérisation du circuit neuronal entre le cortex médianpréfrontal et le noyau du raphé dorsal dans les effets anxiolytiques rapides ».
Marco Pompili
« Rôle de la communication entre l’hippocampe et le cortex préfrontal dans la modulation par le contexte des mémoires traumatiques et des troubles anxieux ».
Maxime Tréhout
« PEPSY V@SI : effets cliniques et cérébraux de l’activité physique adaptée à distance chez des patients souffrant de troubles psychotiques et des sujets sains ».
2016
Grand Prix
Claire HEDON, journaliste à RFI, pour son émission « Priorité Santé ».
Prix du Jury
Florence ROSIER, journaliste au Monde, pour son travail de diffusion grand public de la connaissance scientifique sur la maladie mentale.
Prix du Jury
Pascale SENK, journaliste au Figaro, pour son travail porteur d’espoir.
Prix de l’Initiative
Jean-Michel BRETONNIER, rédacteur en chef de La Voix du Nord, pour l’opération Papageno
Boris CHAUMETTE
« Détermination des facteurs génétiques de la résistance thérapeutique dans la schizophrénie ».
Renaud JARDRI
« Le projet MHASC : une application mobile de santé destinée à évaluer les expériences hallucinatoires de l’enfant ou de l’adolescent ».
David ATTALI
« Le dilemme de l’électroconvulsivothérapie (ECT). Lien entre tolérance cognitive et efficacité thérapeutique : rôle de la neurogénèse hippocampique ».
Jean-Marie BATAIL
« Techniques de neurofeedback par couplace IRMF/EEG dans le traitement du trouble dépressif récurrent ».
Pierre-Eric LUTZ
« Manipulation de neurones corticaux définis pour traiter les états dépressifs induits par la douleur chronique ».
Charlotte SOUMET-LEMAN
« Facteurs favorisant une implantation efficace de la remédiation cognitive ».
Emilie VEERAPA
« Evaluation des stratégies de traitement perceptif de stimuli émotionnels chez les patients atteints d’état de stress post-traumatique (ESPT) : quelles prises en charge privilégier dans le post-immédiat ? ».
2015
William GODSIL
« Les circuits de la peur mis en lumière : un modèle animal de vulnérabilité pathologique aux troubles psychiatriques liés au stress ».
Denis DAVID
« Le modèle CORT, un modèle animal permettant l’étude simultanée des multiples effets comportementaux, moléculaires et cellulaires d’un traitement antidépresseur ».
Florian NAUDET
« Placébo contre placébo dans le traitement de la dépression: une méta-analyse multitraitements ».
Thomas FOVET
« Le neurofeedback guidé par IRMF comme nouveau traitement des hallucinations auditives ».
Célia MAM-LAM-FOOK
« Mémoire autobiographique et identité chez des sujets présentant un état mental à risque : approche transdisciplinaire ».
Jean Yves ROTGE
« Modulation de la dynamique fonctionnelle des réseaux cérébraux par les antidépresseurs dans la dépression. »
Maud ROTHÄRMEL
« Améliorer le traitement des dépressions pharmaco-résistantes en combinant stimulation transcrânienne et électroconvulsivothérapie ».
Helen CLERY
« Etat de stress post-traumatique (PTSD) chez les victimes d’abus sexuels et modification de la connectivité cérébrale, structurale et fonctionnelle ».
2014
V. Marzloff
« IRM-COG: exploration des bases neurales de la cognition sociale dans la schizophrénie. »
La schizophrénie, maladie chronique, sévère et fréquente qui se déclare chez de jeunes adultes, reste entourée d’une part de mystère.
Pour le grand public cette maladie rime avec troubles du comportement et dangerosité.
Pourtant les troubles les plus bruyants sont le plus souvent transitoires et régulés par les traitements. La dangerosité pour autrui ne concerne qu’une minorité des sujets affectés tandis que l’auto-agressivité et parfois les suicides sont très fréquents dans cette population. En effet au delà des symptômes les plus visibles, les patients souffrent majoritairement d’un repli sur eux même avec des difficultés d’adaptation sociales, de communication, et des troubles cognitifs invalidants. Ces troubles s’associent à un isolement, une désorganisation, une perte d’autonomie et de qualité de vie. Pour les scientifiques les origines de la maladie et son évolution sont multifactorielles et encore mal élucidées. Pour les médecins, les thérapeutiques restent insatisfaisantes, puisqu’elles atténuent les symptômes psychotiques les plus bruyants, dit « positifs », mais sont peu voire pas efficaces sur le retentissement social, émotionnel, et sur les aspects cognitifs de la maladie.
L’étude IRM-COG explore les régions cérébrales sollicitées lors des interactions sociales à la fois chez des sujets sains et chez des sujets souffrant de schizophrénie. Par des tâches réalisée dans une IRM, un imageur qui fournit un reflet de l’activité cérébrale, il apparaît que certaines régions corticales responsables de la régulation des émotions et des interactions sociales sont moins actives chez les patients souffrant de schizophrénie. Leur variations anatomiques et leur implication dans un réseau cérébral interconnectée sont également investiguées.
Cette étude, qui s’inscrit parmi d’autres recherches nationales et internationales, vise à mieux comprendre les phénomènes à l’origine des troubles des interactions sociales dans la schizophrénie (on parle aussi de déficit de cognition sociale) et à envisager à terme des alternatives thérapeutiques innovantes.
Thibaut Dondaine
Psychologue et chercheur post-doctorant, Université de Gand, Belgique, Réactions émotionnelles face aux erreurs, un marqueur cognitif de la dépression résistante.
La dépression est une pathologie psychiatrique complexe, avec une présentation clinique variée selon les patients. La dépression a des retentissements importants dans notre société, tant la prévalence est importante à tout âge et tout milieu confondu. Au-delà des symptômes très connus de la dépression comme la tristesse de l’humeur, l’anhédonie ou les troubles du sommeil, il existe des troubles cognitifs associés à cette maladie comme des déficits de l’attention ou de la mémoire. Une grande proportion des patients atteints de dépression ont une tendance à la rumination mentale où les expériences émotionnelles négatives sont sans cesse remémorées. L’activité ruminatoire peut impacter certaines de nos capacités cognitives comme le contrôle de nos actions. Or le contrôle de nos actions peut induire des émotions notamment en cas d’erreurs. De plus, cette capacité est contrôlée par une aire cérébrale, le cortex préfrontal dorsolatéral, qui constitue une cible privilégiée pour le traitement de la dépression chronique par stimulation magnétique transcrânienne (TMS) Le but de cette recherche est de mieux comprendre l’impact émotionnel des erreurs sur l’activité ruminatoire dans la dépression qui pourrait constituer un marqueur cognitif de la réponse aux traitements par TMS.
Dr Gabriel Robert
MD, PhD, Département de Psychiatrie, EA4712, Université de Rennes. Equipe du Pr Schumann, au King’s College de Londres. Ce projet s’inscrit dans le cadre du consortium IMAGEN. « Addictions chez l’adolescent sain et le jeune sujet schizophrène : rôle des troubles émotionels et motivationnels en imagerie cérébrale ».
Au sein de ce consortium initialement financé par l’union européenne (FP6), 2000 adolescents sains de 14 ans sont recrutés dans la population générale à travers 3 pays européen et 8 sites (Paris,Londres, Nottingham, Dublin, Berlin, Mannheim, Dresden et Hamburg) et sont suivis jusqu’à l’âge de 19 ans. Ils bénéficient d’une évaluation multi-dimensionelles incluant l’environnement parental et éducationnel, leur performance intellectuelle, l’imagerie cérébrale morphologique et fonctionnelle mais également génétique et épigénétique. Le Dr Gabriel Robert s’intéresse particulièrement aux modifications cérébrales survenant entre l’âge de 14 et 19 ans et des facteurs l’influençant. En particulier, les conséquences de l’alcoolisation aigue sévère ou « binge drinking » et la consommation de cannabissont les deux principaux facteurs actuellement à l’étude.