Chaque année, grâce à ses mécènes et partenaires, la Fondation Pierre Deniker fait avancer la recherche.
L’octroi de bourses et prix permet de soutenir ou de récompenser de jeunes chercheurs talentueux ou des travaux particulièrement remarquables. Les thématiques peuvent être variées : Psychiatrie, Neurosciences , Psychologie, Sociologie, Psychopathologies.
L’appel à projet
Fidèle à sa mission de recherche et d’information, la Fondation Pierre Deniker lance son appel à projets 2024 pour l’attribution de bourses et de prix.
Chaque année, la Fondation Pierre Deniker attribue à des équipes de recherche des bourses et des prix pour faire progresser les connaissances sur les maladies mentales
Cette année, 4 prix seront attribués à des jeunes chercheurs et universitaires intervenant dans les champs de la psychiatrie, de la psychologie, des neurosciences et des sciences humaines et sociales.
Date limite de soumission : 5 mai 2024
Chaque année, la Fondation Pierre Deniker attribue à des équipes de recherche des bourses et des prix pour faire progresser les connaissances sur les maladies mentales.
Cette année, 4 prix seront attribués à des jeunes chercheurs et universitaires intervenant dans les champs de la psychiatrie, de la psychologie, des neurosciences et des sciences humaines et sociales.
Thématique et montant des prix et bourses :
- · 1 bourse de 10 000 euros sur un projet portant sur la schizophrénie
- · 3 bourses de 5 000 euros sur des projets portant sur les troubles de l’humeur
Évaluation des bourses et prix :
Après validation de leur recevabilité, les dossiers, classés par thématiques, sont évalués par un Comité de sélection composé de représentants du Conseil scientifique de la fondation; Les projets sont sélectionnés sur les critères suivants
- Valeur innovante
- Qualité du laboratoire et de l’environnement
scientifique - Bénéfices attendus pour la population et les usagers
- Faisabilité technique du projet
Calendrier :
- Lancement appel à projet : 1 mars 2024
- Date limite de candidature : 19 mai 2024, 23h59
- Réunion du Comité scientifique : Juin 2024, annonce des résultats dans la foulée.
- Remise du Prix : congrès de l’encéphale, janvier 2025
Les lauréats
Prix DENIKER de l'alliance Otsuka Lundbeck 2023
Ondine ADAM
Doctorante (3ème année) – ED 476 – École doctorale neurosciences et cognition Équipe PSYR2 (U1028 INSERM – CNRS UMR 5292 – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon – CH Le Vinatier)
Montant attribué : 10 000 €
Directeur de recherche : Directeur de recherche: Jérôme Brunelin, CH Le Vinatier
« Rôle du cortex préfrontal dans la réactivité au stress dans le continuum psychotique : Approches moléculaires, neurophysiologiques et cognitives »
La schizophrénie est une pathologie psychiatrique dont l’origine est multifactorielle. Le stress est un facteur crucial dans son développement. Associé à des facteurs individuels de vulnérabilité comme par exemple des facteurs génétiques, il peut être responsable de l’apparition d’un épisode psychotique et de l’installation de la schizophrénie.
Par ailleurs, les apparentés de premier degré de patients, ayant une vulnérabilité génétique à la maladie, présentent une réponse au stress exacerbée par rapport à la population générale. Récemment, plusieurs études ont identifié le cortex préfrontal comme inhibiteur de la réponse hormonale au stress dans la population générale. Dans ce contexte, nous proposons d’évaluer l’impact de la stimulation du cortex préfrontal sur la réactivité au stress dans une population vulnérable à la schizophrénie : les frères et sœurs de patients.
Pour cela, nous utiliserons un outil de stimulation cérébrale non-invasif, la stimulation transcrânienne à courant continu (tDCS). Nous mesurerons la réactivité au stress au niveau biologique, cognitif et électrophysiologique. En parallèle, nous étudierons l’impact de cette intervention sur le fonctionnement cérébral à l’aide d’une approche innovante combinant plusieurs modalités d’analyses cérébrales (IRM-TEP). Ce projet apportera une meilleure compréhension de la physiopathologie de la réponse au stress et pourrait permettre de positionner la tDCS comme un moyen de prévention primaire des états psychotiques.
Martin LEURENT
Etudiant en psychologie (L3) et stagiaire au Centre de Thérapie Trouble de l’Humeur et Emotionnels/Borderline, CHU de Montpellier
Montant attribué : 5 000 €
Directeur de recherche : Dr Déborah Ducasse, Responsable du Centre de Thérapie Trouble de l’Humeur et Emotionnels/Borderline, CHU de Montpellier
« Psychothérapie ciblant l’identification de soi : approche dimensionnelle »
Les troubles de l’humeur et émotionnels constituent un enjeu et une priorité majeurs de santé publique. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la dépression est passée de la 4ème cause de handicap en 1990 à la 1ère cause depuis 2017. Or, nous manquons cruellement de thérapeutiques efficaces pour y faire face : les 2/3 des patients souffrant de dépression répondent de manière insatisfaisante aux antidépresseurs, qui constituent pourtant le traitement de première ligne.
Ce projet vise à évaluer l’efficacité d’une thérapie cognitive et comportementale (TCC) de 3ème vague pour réduire la symptomatologie dépressive et améliorer la qualité de vie des personnes. Il s’inscrit dans une collaboration avec l’équipe du Dr Ducasse, le Centre de Thérapies Troubles de l’Humeur et Emotionnels/Borderline (CHU Montpellier).
Ce service propose des TCC de 3ème vague permettant d’aider les personnes à changer progressivement la base de leur sentiment d’identité, d’une perception de Soi entachée, abîmée, amochie par la maladie mentale, vers une perception de Soi résilient, empathique et créatif. Ces thérapies font l’objet de demandes croissantes de la part des patients qui souhaitent en bénéficier, et des professionnels de santé qui souhaitent adresser leurs patients et se former. C’est ainsi qu’en 2020, la Fondation Université de Montpellier a attribué une Chaire universitaire intitulée « Identification Correcte de Soi », co-présidée par le Dr Ducasse. L’OMS a salué cette innovation thérapeutique en invitant les membres de la Chaire à présenter leurs travaux lors de la rencontre des Nations-Unies à Genève en juin 2021, au cours de l’exposition internationale sur la résilience.
Cécilia NEIGE
Post-doctorante, CH Le Vinatier / CRNL- Inserm U1028, CNRS UMR5292 – PsyR2 team, UCLB
Montant attribué : 5 000 €
Directeur de recherche : Pr Emmanuel Poulet, Hôpital Édouard Herriot – HCL – CH le Vinatier
« Stimulation magnétique transcrânienne dual-site : une approche innovante pour évaluer la connectivité effective préfrontale dans la dépression résistante »
Le trouble dépressif majeur se caractérise par une perturbation de l’humeur et de la capacité à ressentir du plaisir. Malgré les progrès de la psychopharmacologie, un quart des patients reste non amélioré par les traitements avec des conséquences fonctionnelles et cliniques importantes. Les travaux de recherche actuels sur les mesures de connectivité cérébrale constituent aujourd’hui une piste intéressante qui pourrait ouvrir de nouvelles cibles thérapeutiques.
La stimulation magnétique transcrânienne (TMS) est un outil d’investigation non-invasif de cette connectivité et également un outil de traitement de la dépression. Des études en neuroimagerie ont mis en évidence des anomalies de la connectivité fonctionnelle du cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC). Cibler ces anomalies de connectivité constitue l’objectif d’un traitement par rTMS qui permettrait de rétablir l’hypoactivité du DLPFC pour réduire les symptômes dépressifs, tel qu’observés chez ∼25% de patients pharmaco-résistants.
Pourrait-on prédire qui sont les patients susceptibles de répondre à la rTMS ? Observe-t-on bien une normalisation de la connectivité du DLPFC suite à ce traitement par rTMS ? Ces questions constituent le cœur de mon projet post-doctoral. Pour y répondre, nous proposons une approche inédite et innovante : la TMS dual-site, qui permet d’évaluer la connectivité effective du DLPFC (lien de causalité) et ses changements chez les patients avec un trouble dépressif, avant et après un traitement par rTMS.
Laura LAVIALLE
Docteur Junior à l’hôpital Tarnier-Cochin
Montant attribué : 5 000 €
Directeur de recherche : Pr Josselin Houenou, professeur de psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil
« Neurofeedback en IRM fonctionnelle temps réel comme traitement des symptômes de l’humeur inter-critiques dans le trouble bipolaire »
Le trouble bipolaire est une maladie chronique affectant 1% de la population. Bien que les traitements médicamenteux actuels soient efficaces sur les épisodes aigus de cette maladie, des symptômes résiduels, notamment dépressifs, grèvent la qualité de vie des patients et favorisent les rechutes. Le taux d’incapacité entraîné par ces symptômes justifie l’investigation de nouvelles thérapeutiques.
Le neurofeedback par IRM fonctionnelle en temps réel est une technique innovante, prometteuse, qui permet d’avoir un retour sur sa propre activité cérébrale afin de la moduler. L’objectif de cette étude, un essai contrôlé randomisé en aveugle, est d’atténuer les symptômes résiduels dépressifs chez les patients bipolaires en leur demandant de réguler leur réponse émotionnelle à des images de nature désagréable en ayant un feedback par IRM fonctionnelle en temps réel.Le système limbique, générateur d’émotions et le cortex préfrontal, tour de contrôle de la réponse adaptative vont être les régions cérébrales ciblées et prises en compte dans le calcul du neurofeedback.
Après trois séances d’entrainement, nous nous attendons à une réduction significative du score total de l’échelle d’évaluation de la dépression de Montgomery-Asberg chez les patients recevant la rétroaction des régions cérébrales émotionnelles (groupe actif) par rapport à ceux recevant la rétroaction d’une région cérébrale témoin (région simulée). Si les résultats escomptés sont finalement observés alors cette technique pourrait se démocratiser et s’appliquer à d’autres populations, la régulation émotionnelle étant une problématique trans-diagnostic.
Prix DENIKER de l'alliance Otsuka Lundbeck 2022
Guillaume COUDRIET
Etudiant de M2 en Neurosciences Cognitives (Cogmaster, co-habilité par l’Ecole Normale Supérieure-PSL, l’Université Paris Cité et l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales)
Montant attribué : 10 000 €
Directeur de recherche : Pr Philippe Domenech, Institut de Neuromodulation – GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences
« Réduction des hallucinations verbales auditives dans la schizophrénie par neuromodulation corticale : vers un système en boucle fermée »
Environ 1 % de la population générale est touchée par la schizophrénie au cours de sa vie, et parmi les affectés, nombreux souffrent d’hallucinations verbales auditives (AVH) résistantes aux traitements. De récents travaux ont révélé l’activité cérébrale spécifique de ces symptômes, rendant envisageables de nouvelles approches thérapeutiques.
Objectifs : permettre le développement d’un implant intracrânien pouvant arrêter ces hallucinations au moment de leur émergence. Les étapes préalables seront de montrer la possibilité d’une détection en temps réel des épisodes hallucinatoires ainsi que la capacité de la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) à les atténuer pendant leur survenue
Prix DENIKER de l'alliance Otsuka Lundbeck 2021
Anna FIORITO
Étudiante, Doctorante, CH St Etienne
Montant attribué : 10 000 €
« A la recherche d’un endophénotype de la schizophrénie : Une étude des bases neuro-fonctionnelles et génétiques du traitement des émotions »
Les déficits du traitement des émotions sont un symptôme clé de la schizophrénie. Ces déficits sont sous-tendus par des anomalies de connectivité dans le système cortico-limbique. De façon intéressante, un traitement distinctif des émotions a également été mis en évidence chez les apparentés de patients. Cependant, les corrélats cérébraux de ces altérations chez cette population à risque génétique restent peu compris.
Objectif : tout d’abord, étudier la connectivité cérébrale pendant le traitement des émotions chez des apparentés sains, en comparaison à des patients schizophrènes et des sujets contrôles. Ensuite, analyser si les patterns d’expression génétique permettent de prédire les profils de connectivité cérébrale à travers ces différents groupes
2018
Hélène VULSER
« Sommeil, fonctions cognitives et dépression chez les adolescents : étude prospective en imagerie cérébrale ».
Amélie WEGENER
« Étude de la composante inflammatoire dans la schizophrénie ».
Redwan MAATOUG
« Algorithmes de machine learning, une aide précieuse pour élucider le fonctionnement des techniques de neurostimulation dans le trouble obsessionnel compulsif ».
Bilal BENDIB
« Marqueurs neurophysiologiques dans l’épisode dépressif caractérisé pharmacorésistant anhédonique : évaluation de la motricité et de l’onde P300 ».
Olivia DESOBRY
«Évaluation d’un dispositif de prévention suicidaire (VigilanS) chez les enfants et les adolescents ayant fait une tentative de suicide ».
Claire JAFFRÉ
« Vers une médecine personnalisée en psychiatrie : biomarqueurs neurocomputationnels de l’efficacité des traitements des troubles de la motivation dans la dépression ».
Thomas PÉRÉON
« Étude en arterial spin labeling des effets de la stimulation magnétique transcrânienne sur la perfusion cérébrale du cortex orbito frontal dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ».
Mélisande SANSEN
« Exploration de l’effet du risque polygénique des troubles du spectre de l’autisme et de la schizophrénie ».
2017
Grand prix
Danielle Messager, journaliste à France Inter
Prix du jury
Pierre Bienvault, journaliste à la Croix
Prix du jury
Sandrine Cabut, journaliste au Monde
Prix de l’Initiative
Christophe Debien et Geofrey Marcaggi, psychiatres et Youtubers de la chaine Le PsyLab
François Montastruc
« Rendre les médicaments psychotropes plus sûrs : approche originale de pharmacologie transversale pour en évaluer les effets indésirables. »
Fabien Vinckier
« A la recherche d’un lien causal entre (dys)régulation du milieu intérieur, fatigue et dépression : une évaluation neurocomputationnelle du traitement de la douleur intéroceptive. »
Jérôme Brunelin
« Etude des effets cliniques, cognitifs et neurobiologiques des techniques de stimulation électrique cérébrale non invasive en psychiatrie. »
Véronique Louazel
« Des besoins des agriculteurs en difficulté confrontés à des risques psychosociaux à l’offre d’accompagnement de Solidarité Paysans. »
Wayne Guillaume
« Conscience émotionnelle, rôle sur le ressenti de la douleur physique et sociale dans les troubles fonctionnels intestinaux ».
Farah Hodeib
« Etude ancillaire en IRM anatomique et fonctionnelle de l’efficacité du blocage de la reconsolidation de la mémoire sur les mécanismes de contrôle mnésique dans l’ESPT ».
Indira Mendez-David
« Caractérisation du circuit neuronal entre le cortex médianpréfrontal et le noyau du raphé dorsal dans les effets anxiolytiques rapides ».
Marco Pompili
« Rôle de la communication entre l’hippocampe et le cortex préfrontal dans la modulation par le contexte des mémoires traumatiques et des troubles anxieux ».
Maxime Tréhout
« PEPSY V@SI : effets cliniques et cérébraux de l’activité physique adaptée à distance chez des patients souffrant de troubles psychotiques et des sujets sains ».
2016
Grand Prix
Claire HEDON, journaliste à RFI, pour son émission « Priorité Santé ».
Prix du Jury
Florence ROSIER, journaliste au Monde, pour son travail de diffusion grand public de la connaissance scientifique sur la maladie mentale.
Prix du Jury
Pascale SENK, journaliste au Figaro, pour son travail porteur d’espoir.
Prix de l’Initiative
Jean-Michel BRETONNIER, rédacteur en chef de La Voix du Nord, pour l’opération Papageno
Boris CHAUMETTE
« Détermination des facteurs génétiques de la résistance thérapeutique dans la schizophrénie ».
Renaud JARDRI
« Le projet MHASC : une application mobile de santé destinée à évaluer les expériences hallucinatoires de l’enfant ou de l’adolescent ».
David ATTALI
« Le dilemme de l’électroconvulsivothérapie (ECT). Lien entre tolérance cognitive et efficacité thérapeutique : rôle de la neurogénèse hippocampique ».
Jean-Marie BATAIL
« Techniques de neurofeedback par couplace IRMF/EEG dans le traitement du trouble dépressif récurrent ».
Pierre-Eric LUTZ
« Manipulation de neurones corticaux définis pour traiter les états dépressifs induits par la douleur chronique ».
Charlotte SOUMET-LEMAN
« Facteurs favorisant une implantation efficace de la remédiation cognitive ».
Emilie VEERAPA
« Evaluation des stratégies de traitement perceptif de stimuli émotionnels chez les patients atteints d’état de stress post-traumatique (ESPT) : quelles prises en charge privilégier dans le post-immédiat ? ».
2015
William GODSIL
« Les circuits de la peur mis en lumière : un modèle animal de vulnérabilité pathologique aux troubles psychiatriques liés au stress ».
Denis DAVID
« Le modèle CORT, un modèle animal permettant l’étude simultanée des multiples effets comportementaux, moléculaires et cellulaires d’un traitement antidépresseur ».
Florian NAUDET
« Placébo contre placébo dans le traitement de la dépression: une méta-analyse multitraitements ».
Thomas FOVET
« Le neurofeedback guidé par IRMF comme nouveau traitement des hallucinations auditives ».
Célia MAM-LAM-FOOK
« Mémoire autobiographique et identité chez des sujets présentant un état mental à risque : approche transdisciplinaire ».
Jean Yves ROTGE
« Modulation de la dynamique fonctionnelle des réseaux cérébraux par les antidépresseurs dans la dépression. »
Maud ROTHÄRMEL
« Améliorer le traitement des dépressions pharmaco-résistantes en combinant stimulation transcrânienne et électroconvulsivothérapie ».
Helen CLERY
« Etat de stress post-traumatique (PTSD) chez les victimes d’abus sexuels et modification de la connectivité cérébrale, structurale et fonctionnelle ».
2014
V. Marzloff
« IRM-COG: exploration des bases neurales de la cognition sociale dans la schizophrénie. »
La schizophrénie, maladie chronique, sévère et fréquente qui se déclare chez de jeunes adultes, reste entourée d’une part de mystère.
Pour le grand public cette maladie rime avec troubles du comportement et dangerosité.
Pourtant les troubles les plus bruyants sont le plus souvent transitoires et régulés par les traitements. La dangerosité pour autrui ne concerne qu’une minorité des sujets affectés tandis que l’auto-agressivité et parfois les suicides sont très fréquents dans cette population. En effet au delà des symptômes les plus visibles, les patients souffrent majoritairement d’un repli sur eux même avec des difficultés d’adaptation sociales, de communication, et des troubles cognitifs invalidants. Ces troubles s’associent à un isolement, une désorganisation, une perte d’autonomie et de qualité de vie. Pour les scientifiques les origines de la maladie et son évolution sont multifactorielles et encore mal élucidées. Pour les médecins, les thérapeutiques restent insatisfaisantes, puisqu’elles atténuent les symptômes psychotiques les plus bruyants, dit « positifs », mais sont peu voire pas efficaces sur le retentissement social, émotionnel, et sur les aspects cognitifs de la maladie.
L’étude IRM-COG explore les régions cérébrales sollicitées lors des interactions sociales à la fois chez des sujets sains et chez des sujets souffrant de schizophrénie. Par des tâches réalisée dans une IRM, un imageur qui fournit un reflet de l’activité cérébrale, il apparaît que certaines régions corticales responsables de la régulation des émotions et des interactions sociales sont moins actives chez les patients souffrant de schizophrénie. Leur variations anatomiques et leur implication dans un réseau cérébral interconnectée sont également investiguées.
Cette étude, qui s’inscrit parmi d’autres recherches nationales et internationales, vise à mieux comprendre les phénomènes à l’origine des troubles des interactions sociales dans la schizophrénie (on parle aussi de déficit de cognition sociale) et à envisager à terme des alternatives thérapeutiques innovantes.
Thibaut Dondaine
Psychologue et chercheur post-doctorant, Université de Gand, Belgique, Réactions émotionnelles face aux erreurs, un marqueur cognitif de la dépression résistante.
La dépression est une pathologie psychiatrique complexe, avec une présentation clinique variée selon les patients. La dépression a des retentissements importants dans notre société, tant la prévalence est importante à tout âge et tout milieu confondu. Au-delà des symptômes très connus de la dépression comme la tristesse de l’humeur, l’anhédonie ou les troubles du sommeil, il existe des troubles cognitifs associés à cette maladie comme des déficits de l’attention ou de la mémoire. Une grande proportion des patients atteints de dépression ont une tendance à la rumination mentale où les expériences émotionnelles négatives sont sans cesse remémorées. L’activité ruminatoire peut impacter certaines de nos capacités cognitives comme le contrôle de nos actions. Or le contrôle de nos actions peut induire des émotions notamment en cas d’erreurs. De plus, cette capacité est contrôlée par une aire cérébrale, le cortex préfrontal dorsolatéral, qui constitue une cible privilégiée pour le traitement de la dépression chronique par stimulation magnétique transcrânienne (TMS) Le but de cette recherche est de mieux comprendre l’impact émotionnel des erreurs sur l’activité ruminatoire dans la dépression qui pourrait constituer un marqueur cognitif de la réponse aux traitements par TMS.
Dr Gabriel Robert
MD, PhD, Département de Psychiatrie, EA4712, Université de Rennes. Equipe du Pr Schumann, au King’s College de Londres. Ce projet s’inscrit dans le cadre du consortium IMAGEN. « Addictions chez l’adolescent sain et le jeune sujet schizophrène : rôle des troubles émotionels et motivationnels en imagerie cérébrale ».
Au sein de ce consortium initialement financé par l’union européenne (FP6), 2000 adolescents sains de 14 ans sont recrutés dans la population générale à travers 3 pays européen et 8 sites (Paris,Londres, Nottingham, Dublin, Berlin, Mannheim, Dresden et Hamburg) et sont suivis jusqu’à l’âge de 19 ans. Ils bénéficient d’une évaluation multi-dimensionelles incluant l’environnement parental et éducationnel, leur performance intellectuelle, l’imagerie cérébrale morphologique et fonctionnelle mais également génétique et épigénétique. Le Dr Gabriel Robert s’intéresse particulièrement aux modifications cérébrales survenant entre l’âge de 14 et 19 ans et des facteurs l’influençant. En particulier, les conséquences de l’alcoolisation aigue sévère ou « binge drinking » et la consommation de cannabissont les deux principaux facteurs actuellement à l’étude.