La Fondation Pierre Deniker soutient chaque année la recherche sur la maladie d’Alzheimer et les maladies neurodégénérative au travers la remise du Prix Desmarest doté de 100 000 euros.
L’appel à projet
La Fondation Pierre Deniker annonce le lancement, jusqu’au dimanche 27 octobre, de la cinquième édition de l’appel à projets du Prix Desmarest pour l’année 2024. D’une dotation totale de 100 000 euros, il financera un projet de recherche clinique et/ou translationnel dans le champs de la maladie d’Alzheimer et des maladies neurodégénératives. Le thème retenu pour cette année 2024 :
Troubles neurocognitifs liés au vieillissement : Approches translationnelles novatrices
Dégénératives ou psychiatriques, les pathologies du cerveau ont en commun d’être associées à des processus immuno-inflammatoires au niveau du système nerveux central. Ces processus peuvent être associés à des marqueurs de l’inflammation périphériques. Pour la cinquième édition du Prix Desmarest, notre appel d’offre portera sur les troubles neurocognitifs liés au vieillissement en utilisant des approches translationnelles novatrices.
Pour qui ?
L’appel à projets est ouvert à partir du 24 juillet et se refermera le vendredi 27 octobre 2024 à 23h59.
Un chercheur peut présenter sa candidature dès lors qu’il fait partie d’une structure de recherche ou d’une équipe clinique impliquée en recherche. La durée des projets est limitée à 3 ans maximum.
Calendrier
Pour cette cinquième édition, le calendrier établi est le suivant :
- Lancement appel à projet : 24 juillet 2024,
- Date limite de candidature : 27 octobre 2024, 23h59.
- Réunion du Comité scientifique : décembre 2024, annonce des résultats dans la foulée.
- Remise du Prix : congrès de l’encéphale, janvier 2025 .
Les lauréats
Prix Desmarest 2023
Lida KATSIMPARDI
PhD, HDR, chercheuse à l’Inserm, à l’INEM – Institut Necker Enfants Malades et à l’Institut Pasteur
Montant attribué : 100 000 €
« Identification des mécanismes et molécules liés au déclin cognitif, à la dépression et à la maladie d’Alzheimer »
La probabilité de développer des dysfonctionnements cognitifs, des troubles de l’humeur et la maladie d’Alzheimer (MA) augmente avec le vieillissement avancé. L’espérance de vie ayant fortement augmenté, il est crucial de comprendre les dysfonctionnements du cerveau et de développer des stratégies pour contrer le déclin cognitif lié à l’âge. Le but de ce programme de recherche est d’étudier de manière translationnelle des facteurs pouvant intervenir dans cette neuro-progression et les différents types cellulaires du cerveau qui répondraient à ces traitements.
Sur la base de solides résultats préliminaires et d’une vaste expérience dans le domaine, nous proposons d’étudier la contribution des cellules microgliales au déclin cognitif et d’identifier des biomarqueurs du déclin cognitif chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de dépression. Ce nouveau concept pourrait permettre d’élucider les mécanismes-clés impliqués dans la neurodégénération et de découvrir de nouvelles stratégies thérapeutiques pour traiter les troubles neurodégénératifs et psychiatriques.
Prix Desmarest 2022
Christophe MULLE
Directeur de Recherche Classe Exceptionnelle, CNRS, Institut Interdisciplinaire des Neurosciences, Université de Bordeaux
Montant attribué : 100 000 €
« Dialogue entre synapses et microglie dans la maladie d’Alzheimer »
La maladie d’Alzheimer, associée à de profonds déficits cognitifs, se caractérise aux stades précoces des déficits synaptiques. Les microglies, acteurs majeurs de la neuroinflammation, semblent jouer un rôle clé dans la progression de la pathologie. Le but du projet est d’étudier le rôle de la microglie dans les déficits synaptiques au voisinage des plaques amyloïdes. Le montant alloué permet de recruter un ingénieur pour développer des outils chémogénétiques, pour inhiber ou activer la microglie dans un modèle murin de la maladie d’Alzheimer, à un stade où les plaques sont nombreuses et corrèlent avec des déficits mnésiques.
Prix Desmarest 2021
François TRONCHE
Directeur de recherche CNRS, directeur de l’équipe « Expression des gènes et comportements adaptatifs »
Neurosciences Paris-Seine, UMR8246, CNRS, Inserm, Sorbonne Université, Institut de Biologie Paris-Seine
Montant attribué : 50 000
« Stress et microglie dans les troubles comportementaux de la maladie d’Alzheimer »
L’exposition au stress est un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. La connaissance des mécanismes liant le stress et cette maladie reste toutefois limitée. Le stress induit la libération d’hormones, les glucocorticoïdes qui via leur récepteur régulent l’inflammation une composante clé des pathologies Tau et amyloïde-ß. Dans le cerveau, elle est principalement orchestrée par la microglie, des macrophages résidents.
L’objectif de ce projet est de disséquer le rôle d’un stress chronique et du GR de la microglie dans l’évolution de la pathologie Tau. Nous avons engendré un modèle de souris de la pathologie Tau, portant une invalidation du gène GR dans la microglie. Les premières analyses comportementales suggèrent que le GR microglial joue effectivement un rôle dans les déficits cognitifs et émotionnels observés. Dans ce projet, nous analyserons les conséquences de cette invalidation sur l’expression génique afin d’identifier de nouveaux gènes et voies intracellulaires contrôlées par le stress, via le GR, et jouant un rôle critique dans la pathologie.
Dr Guillaume DOROTHEE
Directeur de Recherche, Centre de Recherche Saint-Antoine (Inserm UMRS 938), Hôpital Saint-Antoine, Paris
Montant attribué : 50 000 €
« Modulation thérapeutique de la neuroinflammation dans la maladie d’Alzheimer par une approche d’immunomodulation à base d’interleukine-2 : identification de biomarqueurs périphériques »
Les maladies neurodégénératives sont caractérisées par des réponses neuroinflammatoires complexes ayant des effets à la fois bénéfiques et délétères dans leur physiopathologie. Des données récentes soulignent également une implication de l’immunité périphérique et son impact sur les réponses neuroinflammatoires. Le ciblage de ce dialogue entre immunité périphérique et immunité centrale représente une approche thérapeutique prometteuse pour le traitement des maladies neurodégénératives.
En tirant profit d’un essai thérapeutique d’immunomodulation périphérique à base d’interleukine-2 (IL2-AD), actuellement mené conjointement avec le Pr. Marie Sarazin, notre objectif vise à identifier des biomarqueurs immunitaires cellulaires périphériques associés aux profils neuroinflammatoires délétères versus bénéfiques chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer.
Prix Desmarest 2020
Flavio KAPCZINSKI
Chercheur au Centre de neurosciences cliniques, Unité de recherche sur les troubles de l’humeur, Département de psychiatrie et de neurosciences comportementales, Hamilton, Ontario, Canada
Montant attribué : 50 000 €
Les médiateurs inflammatoires de la progression des troubles psychiatriques graves vers la déficience cognitive et la démence
On sait que les troubles mentaux graves, tels que le trouble bipolaire (TB) et la dépression, sont associés à une déficience cognitive susceptible de se transformer en démence. Ce qui est encore inconnu, c’est pourquoi ces troubles sous-tendent une telle susceptibilité. La neuroinflammation semble orchestrer les mécanismes biologiques essentiels au développement des maladies liées à l’âge et associées à la déficience cognitive.
Notre groupe a mis en évidence qu’un nombre accru d’épisodes de troubles de l’humeur est associé à des déficiences fonctionnelles, cognitives, et à une augmentation de l’inflammation chez les patients bipolaires. Notre hypothèse est que cette inflammation élevée prédit, chez ces patients, d’un prognostique plus grave marqué par une déficience cognitive et une démence. Pour cette étude, nous comparerons les profils inflammatoires entre des patients atteints de TB avec déficience cognitive, sans déficience cognitive, souffrant de la maladie d’Alzheimer et des témoins sains.
De plus, nous développerons un calculateur de risque pour prédire la susceptibilité à développer une déficience cognitive chez les patients bipolaires, sur la base des caractéristiques cliniques et des biomarqueurs de l’inflammation. Comprendre la neurobiologie sous-jacente au TB et à la démence, ainsi que les facteurs de risque de déclin cognitif, est essentiel pour améliorer la détection précoce des symptômes et pour une prise en charge thérapeutique plus précise.
Dr Anne-Cécile PETIT
MCU-PH, Service Hospitalo-Universitaire, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences
Montant attribué : 50 000 €
« Marqueurs neuro-inflammatoires, symptômes psychiatriques et cognitifs chez les patients atteints de maladies auto-inflammatoires monogéniques »
Les maladies auto-inflammatoires monogéniques sont un groupe de maladies rares caractérisées par une production aberrante de molécules inflammatoires. Des symptômes neuropsychiatriques et cognitifs sont fréquemment rapportés par les patients mais peu caractérisés.
Objectif : étudier les liens entre l’état de neuroinflammation, la composition du microbiote intestinal et des symptômes neuropsychiatriques précis et spécifiques. L’objectif à plus long terme est de proposer une prise en charge et un traitement spécifique de ces symptômes chez les patients atteints de maladies auto-inflammatoires et dans d’autres populations de patients pris en charge en psychiatrie avec des symptômes similaires.