La Chlorpromazine, premier traitement antipsychotique de l’histoire, s’avère avoir un effet antiviral sur le SARS-CoV-2. Suite aux premiers résultats obtenus en collaboration avec l’Institut Pasteur, le GHU Paris/Sainte-Anne lance le premier essai clinique dans le monde pour mesurer l’effet de la Chlorpromazine sur les formes symptomatiques de COVID-19.
Ce premier essai clinique, nommé reCoVery (reCoVery : Repositionnement de la chlorpromazine dans le traitement du COVID-19), est conduit par le Dr Marion Plaze, Chef de service du Pôle Hospitalo-Universitaire Paris 15ème, ainsi que sous la responsabilité du Pr. Fabrice Chrétien, Chef de service Pôle Neuro Sainte-Anne et du Pr. Raphaël Gaillard, Chef du Pôle Hospitalo-Universitaire Paris 15ème. Il visera à montrer que la Chlorpromazine, premier traitement antipsychotique inventé dans le même Pôle Hospitalo-Universitaire de Sainte-Anne il y a près de 70 ans par les Pr. Pierre Deniker et Jean Delay, peut jouer un rôle dans la lutte contre la prolifération de la pandémie.
Une recherche au cœur de l’héritage de Pierre Deniker
Cette étude est ainsi au cœur de l’héritage laissé par Pierre Deniker celui-ci au sein du GHU Paris/Sainte-Anne. Il y a près de 70 ans, avec le Pr. Jean Delay, le Pr. Pierre Deniker expérimentait les premiers neuroleptiques et trouvait avec la chlorpromazine le premier traitement antipsychotique, toujours largement utilisé dans le traitement des troubles relevant de la bipolarité ou de la schizophrénie. Une découverte qui a permis d’améliorer grandement les soins en psychiatrie, en transformant l’asile en lieu de soins.
Avec cette étude, la Fondation Pierre Deniker se réjouit de voir la tradition d’humanisme, d’innovation et d’audace laissée par Pierre Deniker et Jean Delay s’incarner avec ses successeurs. A partir du constat, au sein du Pôle hospitalo-universitaire parisien du 15ème arrondissement, que la prévalence du COVID-19 dans ses formes les plus symptomatiques et sévères est moindre chez les patients atteints de troubles psychiques (seuls 3% des patients hospitalisés au sein du pôle ont été dépistés positifs) qu’au sein du personnel médico-soignant (19% ont contracté la maladie), de nouvelles propriétés de la Chlorpromazine ont été testées.
Loin d’être fortuites, ces avancées rappellent plus que jamais la nécessité de disposer en France d’une recherche en psychiatrie forte, à même d’améliorer le soin des patients et d’effacer la distance creusée entre les troubles psychiques et la société.