Un rapport intitulé « Soigner les maladies mentales : pour un plan de mobilisation nationale » a été soumis à l’Académie de médecine par Jean-Pierre Olié, co-fondateur de la Fondation Pierre Deniker.
Adopté le mardi 4 juin par 91 voix pour, 8 voix contre (et 4 abstentions), le rapport propose, à l’instar du « plan cancer », une « mobilisation nationale [pour la psychiatrie] », qui s’articule sur 5 priorités :
- « Placer la recherche en psychiatrie au rang de priorité nationale et internationale », avec « un soutien durable des instituts de recherche », « la mise en œuvre d’appels d’offres fléchés » et un renforcement de la formation et du recrutement d’enseignants-chercheurs en santé mentale et psychiatrie
- « Mettre en place un dispositif de première écoute et d’orientation s’appuyant sur un réseau renforcé de maisons des adolescents », avec aussi l’instauration d’un numéro régional ou national pour les malades et leurs familles.
- Mieux éduquer la population et mieux former les professionnels. La « formation des psychologues doit être réorganisée pour devenir pleinement une formation professionnalisant clinique et thérapeutique », tandis que « ceux qui ont acquis une compétence en un type de psychothérapie efficace pour traiter une ou des maladies mentales doivent acquérir un droit au titre. »
- Soutenir le rôle sentinelle du médecin généraliste pour la détection des maladies mentales et l’orientation des patients. Selon l’Académie, ces médecins doivent s’inscrire comme une « offre de soins de première ligne » dans une organisation psychiatrique graduée, comprenant pour seconde et troisième lignes, respectivement la psychiatrie libérale ou sectorisée et les centres experts ou centres d’excellence thérapeutique.
- Créer un Institut National pour la Santé Mentale et la Psychiatrie comme catalyseur d’une ambition nationale. L’attention devra être portée à la « structuration des réseaux de recherche et de soins en vue d’une généralisation des bonnes pratiques et de l’accès de tous et en tout lieu à des soins et des prises en charge d’excellence ». Cet institut devra également « jouer un rôle central » pour la « diffusion de la connaissance des maladies mentales auprès de la population ».
Tribune dans Le Monde, parue le 10.09.2019