Fiches infos
Retrouvez ici un ensemble de fiches et de vidéos explicatives classées par thèmes qui vous aideront à mieux comprendre ces pathologies.
Définition
L’anxiété est un état émotionnel physiologique utile quand elle attire l’attention sur des situations de danger. Elle peut prendre un caractère excessif, aboutissant à une altération du fonctionnement du sujet. On parle alors de troubles anxieux.
Les troubles anxieux se caractérisent par :
- Des signes psychiques avec un état de tension interne avec sentiment de catastrophe plus ou moins proche,
- Des signes psychomoteurs à type d’inhibition-paralysie ou au contraire d’excitation plus ou moins stérile,
- Des signes somatiques : « peur au ventre », sensation de boule dans la gorge, sueurs, palpitations …
Bien que tous les troubles anxieux aient comme caractéristiques principales la peur excessive, l’anxiété et l’évitement, ils diffèrent de l’inquiétude quant à l’objet ou à la situation à l’origine. Ils diffèrent également de la peur ou de l’anxiété normale en termes de durée. Les symptômes associés aux troubles anxieux persistent généralement plus de 6 mois.
Chiffres
Les troubles anxieux comptent parmi les troubles psychiques les plus courants :
- Leur prévalence au cours de la vie est de 16 à 29 %.
- La phobie spécifique et le trouble d’anxiété sociale ont un taux de prévalence au cours de la vie étant de 18,4 et de 13,0 %, respectivement.
- Le trouble panique, le trouble d’anxiété généralisée (TAG), l’agoraphobie et le trouble d’anxiété de séparation ont chacun une prévalence au cours de la vie atteignant 2 à 7 %.
Les troubles anxieux
L’anxiété généralisée (Trouble) est caractérisée par une période d’aux moins six mois d’anxiété et de soucis persistants et excessifs. Elle se caractérise par une inquiétude excessive de tous les moments de la vie quotidienne (professionnelle, familiale, affective, sociale). La personne a des difficultés à contrôler cette inquiétude importante.
Une attaque de panique est une période bien délimitée marquée par l’occurrence soudaine d’une appréhension intense, d’une peur ou d’une terreur souvent associée à des sensations de catastrophe imminente. Pendant ces attaques sont présents des symptômes tels que des sensations de « souffle coupé », des palpitations, des douleurs ou une gêne thoracique, des sensations d’étranglement ou des impressions d’étouffement et la peur de devenir « fou » ou de perdre le contrôle de soi.
L’agoraphobie est une anxiété liée à des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait possible en cas d’attaque de panique.
La phobie spécifique est caractérisée par une anxiété provoquée par l’exposition à un objet ou une situation spécifique redoutés, conduisant souvent à un comportement d’évitement.
La phobie sociale est caractérisée par une anxiété provoquée par l’exposition à un certain type de situations sociales ou de situations de performance, conduisant souvent à un comportement d’évitement.
Le trouble anxieux induit par une substance est caractérisé par des symptômes anxieux au premier plan qui sont considérés comme la conséquence physiologique directe de l’exposition à une substance donnant lieu à abus, un médicament ou une substance toxique.
Traitements
Les patients répondent habituellement bien aux traitements psychologiques et pharmacologiques
Psychothérapie
Parmi les interventions utilisées pour les troubles anxieux, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est très souvent proposée.
Pharmacothérapie
Les classes de médicaments dont l’innocuité et l’efficacité ont été le mieux démontrées (lorsqu’ils sont utilisés de façon appropriée) pour le traitement des troubles anxieux (à l’exception des phobies spécifiques) sont les antidépresseurs.
Combinaison de la psychothérapie et de la pharmacothérapie
Bien qu’elles se fondent sur des données restreintes, plusieurs études suggèrent que la combinaison de la TCC et de la pharmacothérapie pour les troubles anxieux est supérieure à l’une ou l’autre des thérapies seules, en particulier chez les enfants. Cependant, l’efficacité de l’une ou l’autre modalité de traitement est suffisamment élevée pour que les cliniciens puissent choisir l’une ou l’autre comme traitement initial, principalement sur la base de la préférence du patient, et puissent ajouter ultérieurement l’autre option chez les patients qui ne répondent pas adéquatement à un essai thérapeutique.
Sources : Les troubles anxieux dans le DSM-5 : Nouvelles règles sur le diagnostic et le traitement Par Cara Katz, B.Sc., Murray B. Stein, M.D., FRCPC et Jitender Sareen, M.D., FRCPC
Effets sur le cerveau
La sensation d’euphorie légère, de relaxation et de perceptions auditives et visuelles amplifiées que produit la marijuana s’explique presque entièrement par son action sur les récepteurs cannabinoïdes. Ces récepteurs sont présents un peu partout dans le cerveau et une molécule endogène qui s’y lie naturellement, l’anandamide, a été identifiée.
L’anandamide participe à la régulation de l’humeur, de la mémoire, de l’appétit, de la douleur, de la cognition et des émotions.
Lorsqu’on introduit du cannabis dans l’organisme, son ingrédient actif, le tetrahydrocannabinol (ou THC), peut donc perturber toutes ces fonctions.
La toxicité générale du cannabis est aujourd’hui bien établie, en particulier pour le système nerveux central.
• L’usage chronique de cannabis, en particulier avant l’âge de 17 ans, est associé à une altération des fonctions cognitives
- Mémoire de travail
- Attention
- Prise de décision
- Fonctions exécutives
• L’intensité des déficits cognitifs est proportionnelle à
- la fréquence
- la dose
- l’âge de début des consommations de cannabis
Quel lien entre la consommation de cannabis et l’émergence de troubles psychiques ?
Au-delà des difficultés dans le fonctionnement intellectuel au sens large, le cannabis peut induire des troubles psychiatriques :
- Modifications de l’humeur
- Anomalies de la perception
- Emergence d’idées délirantes
- Déficit d’énergie et de motivation
Le risque de schizophrénie est deux fois plus important chez les consommateurs de cannabis.
Cette association est indépendante de l’âge, du sexe, de l’appartenance ethnique, du milieu urbain ou de la consommation d’autres produits.
Certains facteurs augmentent le risque de précocité du début des troubles psychotiques chez les sujets qui consomment du cannabis:
- la précocité de l’usage de cannabis
- la quantité de cannabis consommée
- la qualité du cannabis consommé*
- une vulnérabilité génétique particulière au cannabis
Le cannabis serait donc un « catalyseur » du développement de la psychose : il accélèrerait le cours de la maladie en déclenchantplus précocement cette dernière sur un terrain vulnérable.
Quel message de prévention ?
Nul ne connaît à l’avance sa vulnérabilité génétique à développer une maladie psychiatrique.
Aussi, au-delà de son caractère illégal, le message de prévention consiste à mieux informer les sujets consommateurs du lien étroit dorénavant bien établi entre la consommation de cannabis et le développement d’un trouble psychiatrique à l’adolescence ou au début de l’âge adulte et en particulier la schizophrénie.
L’existence d’une consommation de cannabis associée à un retentissement fonctionnel dans le quotidien (isolement social, difficultés scolaires ou professionnelles, idées bizarres, tristesse… Cf plus haut) doit inciter à consulter un professionnel de santé mentale (psychiatre et/ou psychologue).
En bref :
- Il vaut mieux consulter un psychiatre pour rien que de consulter trop tard.
- Tous les effets du cannabis sur le cerveau ne sont pas irréversibles, plus l’arrêt de la consommation est précoce, meilleur sera le rétablissement.
Pour en savoir plus :
- Psycom, organisme public d’information, de communication et de formation sur la santé mentale.
- Signes précoces des schizophrénies « des prodromes à la notion de prévention ». Sous la direction de Marie-Odile Krebs. Août 2015, Editions Dunot.
- Entretien motivationnel en ligne.
* C’est le THC qui est responsable des effets psychotomimétiques or le taux de THC est variable selon les espèces et varie entre 8 % et 12 % dans la marijuana et entre 5 % et 22 % dans la résine de cannabis. Le taux de THC a augmenté depuis les années 1990 à nos jours, alors que la teneur en cannabidiol tend à diminuer.
Cerveau et plasticité cérébrale
Le cerveau et ses régions
Source : Place de l’anatomie dans la cartographie fonctionnelle du cerveau. J.-F. Mangin & V. Frouin Service Hospitalier Frédéric Joliot, Département de Recherche Médicale, DSV, CEA, Orsay et membre de l’Institut de Psychiatrie.
L’anatomie du cerveau a souvent joué un rôle ambigu dans les innombrables travaux visant à dévoiler le fonctionnement de l’esprit humain. L’ambition de rapporter chaque faculté à l’activité d’une structure particulière du cerveau a d’abord donné lieu au cours de l’histoire à de nombreuses hypothèses fantaisistes qui ont culminé au début du 19è siècle avec la phrénologie de Gall. Cette démarche « localisationniste » s’opposait alors à une thèse « globaliste » qui prônait une localisation diffuse des fonctions mentales. La thèse défendue par Gall d’un déterminisme biologique en ce qui concerne les capacités mentales ainsi que le caractère arbitraire de sa cartographie expliquent l’existence depuis cette époque d’une répugnance encore vivace aujourd’hui à établir des corrélations entre anatomie morphologique corticale et fonction.
Néanmoins, l’observation de malades atteints de lésions cérébrales focales (Broca) et des stimulations électriques du cortex chez l’animal (Ferrier) puis chez l’homme pendant certaines opérations neurochirurgicales (Penfield) permirent d’établir les premières cartes fonctionnelles.
Macroscopiquement, le cerveau se décompose de manière hiérarchique en d’innombrables sous-ensembles de neurones. On peut évoquer par exemple les nombreux noyaux enfouis dans ses profondeurs du système limbique et le cortex qui en constitue la couche externe.
Cortex (jugement, planification, inhibition, contrôle de l’action, contrôle de l’humeur…)
Chez l’Homme, le cortex permet des fonctions élaborées telles que le jugement, la planification, le contrôle de l’action, l’inhibition, le contrôle de l’humeur, le langage, la conscience, la commande des mouvements volontaires etc… Composé de quatre lobes (frontal, pariétal, occipital, temporal) répartis en deux hémisphères.
Le cortex qui se trouve à la surface des hémisphères cérébraux s’appelle le néocortex ; il se compose de six couches, avec différents types de neurones (cellules pyramidales, étoilées…). Le cortex d’un hémisphère cérébral traite les informations sensorielles et motrices de la partie du corps située au côté opposé.
Système limbique (amygdale, hypothalamus impliqués dans les émotions (peur, agressivité))
Situé dans les profondeurs du cerveau le système limbique joue un rôle essentiel dans la régulation des émotions et dans la mémoire. Il contrôle aussi le système endocrinien (régulation hormonale) ainsi que les systèmes nerveux autonomes (respiration, rythmes cardiaque, digestion).
Le système limbique est composé de six structures ayant chacune sa spécificité.
- L’hippocampe est impliqué dans la mémoire à long terme, l’apprentissage et le stockage d’information
- L’amygdale a un rôle dans l’agressivité, la colère, la peur, l’anxiété et la mémoire émotionnelle.
- Le cortex limbique (gyrus cingulaire, cingulum, insula et gyrus parahippocampique) a un rôle dans le contrôle conscient du comportement.
- L’hypothalamus contrôle la sécrétion de certaines hormones sécrétées par l’hypophyse (notamment les hormones sexuelles FSH et GnRH), le système nerveux autonome (régulation de la température, du cycle circadien, rythme cardiaque, sudation), et certains comportements (sexuels, alimentaires, de défense, de stress).
- Le fornix relie l’hippocampe à l’hypothalamus et aux corps mamillaire.
- Le septum a un rôle dans le contrôle des émotions. Sa destruction entraîne une émotion exagérée, une irritabilité et une agressivité.
Les neurones
Le système nerveux assure la perception de notre environnement et élabore des réponses adaptées permettant le bon fonctionnement de l’organisme comme la coordination des mouvements musculaires ou le contrôle de l’activité cardiorespiratoire. Il est constitué de milliards de neurones reliés par des synapses et organisés en réseau à travers lequel les messages nerveux sont conduits.
Les neurones sont les cellules fondamentales du système nerveux. Ils sont composés d’un corps cellulaire et de deux types de prolongements : les dendrites qui conduisent le message nerveux jusqu’au corps cellulaire du neurone et un axone qui conduit le message nerveux en direction d’une cellule effectrice de la réponse ou jusqu’à une synapse, zone de communication entre deux neurones.
Les neurotransmetteurs
Les neurotransmetteurs, ou neuromédiateur sont des molécules qui permettent la communication entre les neurones via la connexion synaptique. Chaque neurotransmetteur possède ses spécificités et ses applications. Quelques neurotransmetteurs :
- La dopamine est un neurotransmetteur qui est impliqué dans le contrôle du mouvement et de la posture. Il module aussi l’humeur et joue un rôle central dans le renforcement positif et la dépendance via le circuit de la récompense.
- La noradrénaline est un neurotransmetteur important pour l’attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l’apprentissage. La noradrénaline est aussi libérée comme une hormone dans le sang où elle contracte les vaisseaux sanguins et augmente la fréquence cardiaque.
- La sérotonine contribue à diverses fonctions comme la régulation de la température, le sommeil, l’humeur, l’appétit et la douleur. Les médicaments Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine (IRS) sont les antidépresseurs les plus prescrits dans la prise en charge des Etats Dépressifs Caractérisés (EDC) du DSM-V.
- Le GABA (pour acide gamma-aminobutyrique) est un neurotransmetteur inhibiteur très répandu dans les neurones du cortex. Il contribue au contrôle moteur, à la vision et à plusieurs autres fonctions corticales. Il régule aussi l’anxiété.
- L’Acétylcholine est un neurotransmetteur excitateur très répandu qui déclenche la contraction musculaire et stimule l’excrétion de certaines hormones. Dans le système nerveux central, il est entre autres impliqué dans l’éveil, l’attention, la colère, l’agression, la sexualité et la soif.
- Le Glutamate est un neurotransmetteur excitateur majeur associé à l’apprentissage et la mémoire.
La plasticité cérébrale
La plasticité cérébrale fait référence à la capacité du système nerveux à changer sa structure et son fonctionnement au cours de sa vie comme réaction à la diversité de son environnement. Le cerveau humain est en constante évolution, contrairement aux croyances populaires le cerveau ne se fixe pas à l’âge adulte. Chaque fois que nous apprenons quelque chose de nouveau de nouvelles connexions s’établissent entre les différentes parties de notre cerveau.
Notre cerveau a la capacité de récupérer après des troubles ou lésions et de se restructurer ce qui lui permet de réduire les effets des altérations structurelles causés par des pathologies.
Voir la fiche sur les thérapies cognitives et comportementales.
Définition et chiffres
La dépression est l’une des maladies psychiques les plus répandues. Selon une enquête (Anadep) réalisée en 2005 par l’INPES :
- 8 % des Français de 15 à 75 ans – soit près de 3 millions de personnes – ont vécu une dépression au cours des douze derniers mois, précédant l’enquête.
- 19 % des Français de 15 à 75 ans – soit près de 8 millions de personnes – ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie.
- La dépression est une maladie qui semble toucher davantage les femmes : environ deux fois plus de femmes sont diagnostiquées comme atteintes de dépression.
Définition et symptômes
La dépression est un ensemble de signes regroupés en fonction de la personnalité́ de l’individu, de son histoire personnelle et familiale, de son environnement, du contexte et qui, sous le regard spécialisé du médecin, et en référence à des critères acceptés internationalement, seront éventuellement considérés comme des symptômes dont la combinaison permettra d’évoquer un diagnostic de dépression.
Certains la qualifie comme « une incapacité́ à vivre le quotidien, à habiter, à penser, à travailler, à se préoccuper des siens, à s’occuper, à manger, à dormir, à faire l’amour ». Et ces incapacités sont vécues douloureusement.
La dépression, ce n’est pas a-priori :
- Une tristesse « banale », à la suite d’une contrariété, d’une perte d’argent, d’une dispute, …
- Une tristesse « normale », à la suite d’un deuil, d’une séparation sentimentale, d’un divorce
- Une fatigue passagère
- Un « ras-le-bol » circonstancié
- Des troubles du sommeil isoles
- Un sentiment fugace de dévalorisation
- Des doutes passagers
- Des douleurs digestives, des maux de dos, des maux de tête, résolue par une meilleure hygiène de vie ou calmes par des antalgiques
La dépression, d’après les outils diagnostics, c’est :
- Une tristesse ou une anhédonie qui dure pendant au moins deux semaines et qui est présente tous les jours et toute la journée (*une perte de plaisir pour des activités auparavant considérées comme agréables)
- Une mauvaise humeur quasi-permanente avec irritabilité et agressivité
- Une envie de s’isoler, de se replier sur soi, de ne voir personne, de s’isoler
- Une perte de son estime de soi, hors de propos et sans raison
- Des idées noires, morbides ou suicidaires
- Une culpabilité hors de propos avec le contexte
- Une hésitation permanente à propos de tout et de rien
- Un ralentissement psychique et moteur
- Une perte permanente de dynamisme, d’énergie
- Une fatigue persistante, non calmée par le repos
- Une perturbation du sommeil
- Une diminution ou une augmentation significative de son poids (plus de 5% de son poids en 1 mois)
- Des douleurs digestives, des maux de dos, des maux de tête, une perte de sa sexualité, non soulagés par les médicaments
Dans de nombreux cas, il est plus difficile d’évoquer spontanément une dépression. Et pour cause, tristesse et fatigue peuvent être retrouvées isolément chez des personnes qui ne sont pas atteintes de dépression. Comment savoir ? En fait, on peut parler d’épisode dépressif lorsque plusieurs symptômes sont associés sur une durée suffisante et qu’ils entrainent une modification du fonctionnement du sujet.
Causes
Des facteurs psychologiques :
Certains trouvent leur origine dans des événements vécus dans l’enfance (plus ou moins bonne qualité des premières relations avec les parents, conflits familiaux, etc….). D’autres sont liés à des événements plus actuels (maladies, traumatismes, deuils liés à la perte d’une personne, d’un idéal ou d’une image de soi, etc.). Des croyances négatives (complexes d’infériorité : se croire incapable, indigne, etc.) ou profils psychologiques particuliers (intellectuel, émotionnel, relationnel) peuvent également être impliqués.
Des facteurs biologiques :
Des antécédents de dépression chez les parents ou les grands-parents augmenteraient le risque d’être touché par la maladie.
La survenue des symptômes de dépression est associée à une altération du fonctionnement cérébral. Cette perturbation se traduit par des anomalies dans la fabrication de certaines substances servant à la communication des cellules nerveuses entre elles (neuromédiateurs ou neurotransmetteurs). En particulier, le rôle de la sérotonine et de la noradrénaline est aujourd’hui bien étayé.
L’influence de l’environnement social et familial est importante :
Des conflits familiaux ou certains événements de vie (solitude affective, chômage, etc.) peuvent aussi déclencher la survenue d’une dépression en fonction de la vulnérabilité psychologique et/ou biologique du patient. Le manque de soutien social est un facteur précipitant reconnu.
Il convient de souligner que biologie et psychologie sont interdépendantes et s’influencent mutuellement.
Traitements
Quelques évidences :
- Le traitement de tout état dépressif comporte un volet psychothérapique qui peut être la dimension de soutien psychologique dispensée par le médecin sollicité pour traiter cet état ;
- Une psychothérapie codifiée, le plus souvent psychodynamique ou cognitivo-comportementale, ne peut généralement être mise en œuvre qu’après la phase aiguë de l’état dépressif ;
- Un traitement médicamenteux est nécessaire lors d’un épisode dépressif majeur défini par des critères diagnostiques précis. Différents types d’antidepresseurs peuvent être utilisés en fonction des antécédents et de l’intensité des symptômes. La durée du traitement est d’environ 9 mois à 1 an.
- Il n’y a aucune antinomie entre psychothérapie et traitement médicamenteux : les deux modalités doivent être pertinemment mises en œuvre, chacune à sa place selon les étapes du soin.
Les thérapies cognitivo-comportementales ont apporté la preuve de leur efficacité dans les états dépressifs d’intensité modérée.
Leur impact est surtout évident sur la qualité́ de la rémission à l’issue de l’épisode.
En France, la Haute Autorité de Santé recommande que pour les états dépressifs de faible intensité soit d’abord proposée une psychothérapie : cette recommandation est une forme de reconnaissance de la difficulté à tracer la limite entre dépressivité et dépression, entre psychologie ordinaire et maladie dépressive.
La recherche
La recherche se penche sur les marqueurs pour mieux comprendre la maladie. Récemment, un lien a été fait entre la dépression et le phénomène d’inflammation. Ces travaux devraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Des facteurs de vulnérabilités sont également en voie de découverte afin de prévoir la réponse aux traitements.
En savoir plus
En 2016, 40 psychiatres se sont associés pour publier le Livre blanc de la dépression, à consulter sur le site de la Fondation Pierre Deniker.
Les associations
France Dépression : association loi 1901 ayant pour mission de de prévenir, d’informer, de soutenir les personnes souffrant de dépression ou de troubles bipolaires, de lutter contre la stigmatisation et de promouvoir leur dignité et le respect de leurs droits au niveau local, national et européen.
SOS Dépression : association loi 1901 qui a pour objet de prévenir, réduire les risques de suicide par l’écoute, l’orientation et l’intervention de spécialistes chez les personnes déprimées.
Unafam : association reconnue d’utilité publique, qui accueille, écoute, soutient, forme, informe et accompagne les familles et l’entourage de personnes vivant avec des troubles psychiques.
Définition
La psychanalyse est une méthode thérapeutique créée par S. Freud, à Vienne, à la fin du XIX° siècle et dont l’usage s’est répandu par la suite sur tous les continents. La psychanalyse est une psychothérapie qui dérive de l’hypnose, qui a constitué son originalité dans le champ du langage et qui a contribué, en les inspirant, au développement ultérieur de beaucoup d’autres thérapies.
Pour Freud, le terme de psychanalyse désigne trois choses :
- Une méthode d’investigation fondée sur l’hypothèse que la plupart des déterminants de l’activité psychique sont inconscients et ne sont accessibles à l’observation que par l’intermédiaire du lien thérapeutique lui-même. C’est ce qu’on appelle le transfert.
- Une pratique thérapeutique issue de cette méthode et qui se destine en priorité aux névroses.
- Un corps de savoir psychologique dont l’accumulation tend à la formation d’une nouvelle discipline scientifique.
Pour qui ?
Les névroses sont des affections psychiques qui ont pour trait principal une souffrance qui bloque les capacités d’épanouissement de la personne sans pour autant mettre en péril son insertion sociale et familiale.
On les appelle névroses de transfert car les difficultés non traitées issues de la petite enfance se répètent à l’insu du sujet dans sa vie adulte. Elles se caractérisent par la production de symptômes douloureux qui ont une valeur symbolique forte et dont la mise en mot lors de la cure va permettre la levée.
Le diagnostic de névrose ne se fait pas sur les critères objectifs et comportementaux des classifications psychiatriques contemporaines, mais il s’établit au cours d’une rencontre et de l’échange qu’elle permet. L’analyste va évaluer :
- La capacité de la personne à s’engager dans un travail de recherche qui vise à donner de nouvelles significations à sa vie.
- La présence d’affects qui témoignent de la capacité de la personne à s’engager dans des créations de liens.
- Les capacités imaginatives et l’aptitude à s’exprimer par le langage.
Lorsque la souffrance du sujet est telle qu’il ne remplit ces conditions que partiellement, lorsqu’il présente des troubles psychiatriques repérés par les classifications, le traitement reste possible, mais, le plus souvent, avec des aménagements de la cure et le soutien d’un psychiatre prescripteur (double prise en charge). Les psychanalyses sont des traitements longs demandant un investissement important. Elles sont indiquées :
- Lorsque les méthodes plus simples et plus courtes n’ont pas donné de résultats suffisants.
- Lorsque les difficultés ne sont pas localisées à un secteur de la vie du sujet et le conduisent à vouloir une démarche plus globale.
- Lorsque la curiosité du sujet envers sa vie psychique et la confiance qu’il est capable d’avoir en lui-même et envers son thérapeute lui donnent le courage d’affronter l’angoisse que peut réveiller cette démarche.
Globalement, la psychanalyse est contre-indiquée :
- Chez les sujets en crises, en particulier les mélancoliques et les suicidaires.
- Chez les patients qui gardent une activité délirante ou des traits paranoïaques.
Définition
Le terme psychotrope signifie littéralement « qui agit, qui donne une direction » (trope) « à l’esprit ou au comportement » (psycho). Sous le terme de médicaments psychotropes, on désigne les médicaments qui agissent sur les mécanismes neurobiologiques du cerveau c’est-à-dire qu’ils ont la propriété de modifier l’activité du cerveau en y réduisant ou en y stimulant certains processus biochimiques. Les neurones synthétisent des substances appelées neuromédiateurs et on observe une perturbation de ces neuromédiateurs dans certains troubles psychiques : les médicaments psychotropes agissent sur ces neuromédiateurs.
Leur prescription ?
Les médicaments psychotropes, qui regroupent un ensemble hétérogène de molécules, ont comme point commun de proposer une réponse chimique à un trouble psychiatrique identifié. Ces médicaments, d’action exclusivement symptomatique, font partie de la prise en charge thérapeutique psychiatrique sans pour autant la résumer.
Ils sont utilisés pour lutter contre les troubles dépressifs, les troubles bipolaires, les troubles anxieux ou les troubles schizophréniques.
Les différentes catégories de psychotropes
Les médicaments psychotropes regroupent plusieurs catégories de produits ayant pour fonction d’agir sur l’activité cérébrale (cf. HAS) :
• Les hypnotiques (ou somnifères), souvent des benzodiazépines, luttent contre certains troubles du sommeil en induisant ou en maintenant celui-ci. Notons cependant que l’insomnie peut masquer d’autres problèmes : apnée du sommeil, dépression… qu’il convient aussi de traiter pour voir disparaître les problèmes de sommeil sur le long terme.
• Les antidépresseurs traitent les épisodes dépressifs avérés, et sont indiqués dans certains troubles anxieux et du comportement alimentaire.
• Les anxiolytiques (ou tranquillisants), souvent des benzodiazépines, réduisent les symptômes anxieux. Notons qu’il existe des alternatives non médicamenteuses pour soigner l’anxiété (soutien psychologique, thérapies cognitivo-comportementales…) et que, dans de nombreux cas chez le sujet âgé, les signes anxieux peuvent masquer une dépression.
• Les neuroleptiques réduisent les symptômes psychotiques dans certains troubles du comportement liés à des maladies comme la schizophrénie.
• Les thymorégulateurs traitent les épisodes maniaques et dépressifs dans le trouble bipolaire. A long terme, ils préviennent la réapparition de ces épisodes.
• Les psychostimulants soignent les troubles déficitaires de l’attention, stimulent la vigilance et aiguisent les perceptions sensorielles. Cette classe compte très peu de médicaments.
Chiffres
Le rapport de la CNAM de juin 2017 met en évidence un certain nombre de données :
- 19,3 milliards d’euros, c’est le coût annuel de la santé mentale : ce chiffre comprend à la fois les coûts d’hospitalisation et de consultation pour maladie psychiatrique et la consommation de médicaments psychotropes.
- Entre 2012 et 2015, le coût de la santé mentale a progressé de quasiment 1,3 milliard d’euros.
- « Les dépenses en lien avec la santé mentale représentent la deuxième grande catégorie de dépenses étudiées, note Christelle Gastaldi-Ménager, responsable du département des études sur les pathologies et les patients. Si on regarde dans le détail, les femmes consomment beaucoup plus de psychotropes que les hommes ».
- A 55 ans une femme sur dix consomme régulièrement des psychotropes pour un homme sur 5. Passé 75 ans, 34,8 % des femmes y ont recours contre seulement 22,5 % des hommes.
Pour en savoir plus
Méditation pleine conscience :
Un outil d’amélioration des soins
Christophe André, Psychiatre SHU-Hôpital Sainte-Anne Paris
« S’arrêter et observer, les yeux fermés, ce qui se passe en moi (ma respiration, mes sensations corporelles, le flot incessant de mes pensées) et autour de moi (les sons, les odeurs). Juste observer, sans juger, sans attendre quoi que ce soit, sans rien empêcher d’arriver à mon esprit, mais aussi sans m’accrocher à ce qui y passe. » C’est tout. C’est simple. C’est la méditation de pleine conscience. Et c’est bien plus efficace que cela ne pourrait le paraître aux esprits pressés ou désireux de self-control …
Définition
La méditation dite de « Pleine Conscience » est un protocole de psychothérapie codifié, développé à partir de techniques de méditation d’origine bouddhiste, mais ne comprenant aucun élément religieux ou spirituel.
Pour qui ?
La méditation de pleine conscience a fait la preuve de son efficacité, au sein de plusieurs études contrôlées, notamment dans la prévention des rechutes anxieuses et dépressives, et elle est actuellement étudiée dans de nombreux autres domaines, tant dans le champ de la psychiatrie (troubles de l’attention, personnalités pathologiques, addictions…) que dans celui de la médecine (troubles liés au stress, douleurs chroniques, pathologies invalidantes ou stressantes).
Ses bénéfices sont multiples : effet relaxant ; capacités accrues de prise de recul par rapport au stress, à l’anxiété, aux pensées dépressives ; meilleure tolérance à la souffrance ; ouverture aux expériences agréables.
Comment ça se passe ?
Sous sa forme actuelle, la méditation de pleine conscience est le plus souvent dispensée en groupes, selon des protocoles assez codifiés comportant 8 séances de 2h30 environ, suivant un rythme hebdomadaire. Au moins quatre séances de « révision » et de suivi sont planifiées dans l’année suivante.
Durant les séances, les participants sont invités à effectuer des exercices de méditation, qu’ils doivent ensuite pratiquer quotidiennement chez eux : méditation centrée sur les sensations corporelles (exercice dit du « scanner du corps »), sur les mouvements respiratoires (« pleine conscience de la respiration »), les sons, ou les pensées.
À côté de ces exercices dits « formels », les patients sont également invités à des « pratiques informelles » qui consistent tout simplement à prêter régulièrement attention aux gestes du quotidien : manger, marcher, se brosser les dents en pleine conscience, et non en pensant à autre chose ou en faisant autre chose dans le même temps.
Enfin, au fur et à mesure du programme, il est recommandé d’adopter la pleine conscience comme une attitude mentale régulière: il s’agit par exemple de profiter des temps d’attente ou de transports pour se recentrer quelques instants sur sa respiration et sur l’ensemble de ses sensations, ou de prendre l’habitude d’accepter d’éprouver les émotions désagréables (comme après un conflit ou une difficulté) plutôt que de vouloir à tout prix les éviter, en passant à autre chose, travail ou distraction, pour se « changer les idées ».
Mode ou besoin fondamental dans nos sociétés modernes ?
On peut se demander si le succès actuel de la méditation ne répond pas à un besoin fondamental : celui d’introspection, de calme, de lenteur, de continuité. Alors que nos conditions de vie modernes tendent à nous priver de tout cela, par toujours plus de sollicitations, d’interruptions, d’agitation. Et tout comme, dans des sociétés devenues sédentaires, le sport et l’activité physique comblent notre besoin inné de mouvement (sous peine de problèmes de santé), notre désir de méditation pourrait combler, quant à lui, notre besoin tout aussi fondamental de ressentir régulièrement un mode de présence au monde basé sur l’apaisement et le recul.
Où en est la recherche ?
Les neurosciences s’intéressent de près à l’impact sur le cerveau de la méditation.
- En 2014 a débuté au centre de neurosciences de Lyon, une étude sur l’impact de l’Entraînement Mental de l’Attention et de la Régulation des Emotions sur le Cerveau et le Comportement : Implications pour la Neuroplasticité, le Bien-être et la Recherche sur les Psychothérapies basées sur la Méditation. Publication des résultats 2019.
- En janvier 2016 a été lancé une étude européenne pour évaluer les effets de la méditation sur le bien-être des séniors et leur santé mentale. Ce programme « Silver Santé Study » est coordonné par un laboratoire INSERM de Caen. Premiers résultats de l’étude fin 2019.
Pour en savoir plus
Association francophone (liste de praticiens)
Site dédié à la Pleine Conscience (Université de Louvain-la-Neuve, Belgique)
Le psychiatre
Il est médecin, spécialisé dans le diagnostic et la prise en charge des pathologies mentales. Il est le seul des « psys » à prescrire des médicaments et dont les consultations sont remboursées par la sécurité sociale.
Le psychologue
Il a fait des études de psychologie. Il assure le soutien des personnes en souffrance psychique au moyen d’entretiens réguliers, individuels ou en groupe.
Le neuropsychologue
C’est un psychologue qui a validé 5 années universitaires en psychologie dont 2 ans de spécialisation en neuropsychologie. Il s’intéresse aux fonctionnements et dysfonctionnements cognitifs d’un point de vue neurologique : il fournit une compréhension scientifique des relations qu’entretiennent le cerveau et les fonctions cognitives.
Le psychothérapeute
Il peut être psychologue ou psychiatre. Il est également formé à un type de psychothérapie : cognitive, comportementaliste, systémique ou psychanalytique par exemple.
Qu’est-ce-que la remédiation cognitive ?
Des déficits neurocognitifs sont fréquemment associés aux pathologies psychiatriques et neurologiques de l’enfant et de l’adulte. Ces déficits neurocognitifs se manifestent par des troubles de l’attention, de la mémoire, des fonctions visuo-spaciales et des fonctions exécutives (altérant la structuration du comportement et du langage). Les troubles de la métacognition et de la cognition sociale, qui affectent respectivement la compréhension de ses propres intentions, désirs et émotions et ceux d’autrui, sont associés aux psychoses et en particulier à la schizophrénie.
La remédiation cognitive est un outil thérapeutique qui agit en faveur du rétablissement, en renforçant les ressources propres et l’estime d’elles-mêmes des personnes souffrant d’une pathologie qui s’exprime par des troubles cognitifs. La remédiation cognitive permet de diminuer ou de compenser l’impact des déficits cognitifs. Ceux-ci peuvent toucher la neurocognition, la métacognition ou la cognition sociale.
Comment ça marche ?
Dispensée par un thérapeute formé à ces techniques, la remédiation cognitive est basée sur un entraînement et sur l’apprentissage de stratégies cognitives. Cette aide permet au patient de résoudre les problèmes auxquels il doit faire face dans les exercices formels comme dans sa vie quotidienne.
Plusieurs techniques sont disponibles en France, soit informatisées soit papier-crayon. Les programmes se déroulent sur plusieurs semaines à raison d’une ou plusieurs séances par semaine selon le type de programme.
Est-ce efficace ?
La remédiation cognitive apporte un bénéfice cognitif incontestable. Toutefois, celui-ci est amélioré par l’intégration au sein d’une prise en charge globale stimulante comprenant des objectifs concrets d’intégration sociale (développement de relations amicales, intégration dans un GEM, autonomie en termes de logement, etc.) et/ou professionnelle.
L’articulation avec la psychothérapie (dont les thérapies comportementales et cognitive, avec entraînement des compétences sociales) et un accompagnement du patient dans son milieu social et/ou le milieu du travail à la fin du programme sont essentiels.
En savoir plus :
La Fondation Pierre Deniker s’implique dans le développement de nouvelles thérapeutiques en France, c’est le cas pour la remédiation cognitive. Elle apporte un soutien concret pour permettre de diffuser les techniques, d’aider à créer des centres actifs, de promouvoir les structures en réseau et d’entreprendre des recherches innovantes.
La Fondation Pierre Deniker s’implique :
- En soutenant les équipes qui importent des méthodes de remédiation reconnues et diffusées à l’international. La Fondation Pierre Deniker a permis la traduction, la validation et la diffusion du manuel de Cognitive Remédiation Therapy, qui est utilisée actuellement dans de nombreuses unités de soins et de réhabilitation sur le territoire français.
- En aidant l’Association francophone de Remédiation Cognitive (AFRC) à organiser des journées annuelles de congrès, occasion de rencontres et de discussion, en 2009 à Lyon à l’hôpital du Vinatier, 2010 à l’hôpital Sainte-Anne, 2011 à Lausanne, et enfin 2012 à Bordeaux.
- En promouvant la création du Centre Référent en remédiation Cognitive et Réhabilitation Psychosociale (C3RP), seule structure existante sur Paris située à l’hôpital sainte Anne qui propose à la fois une évaluation neuropsychologique de jeunes patients souffrant de pathologie mentale, une stimulation intellectuelle par différents programmes de remédiation cognitive et une aide à la réinsertion socioprofessionnelle. Elle s’adresse aux jeunes adultes atteints de difficultés psychologiques, mais aussi aux enfants souffrant d’un déficit de l’attention afin d’aider à préserver au mieux leur insertion scolaire.
- En attribuant une bourse de recherche pour stimuler les recherches innovantes sur la remédiation cognitive, et en particulier sur le lien qui peut être développé entre ces techniques de stimulation intellectuelle et la vie quotidienne de jeunes patients souffrant de schizophrénie. La Fondation Pierre Deniker a financé une recherche évaluant une technique de remédiation qui associe la planification d’actes complexes dans la vie quotidienne et leur équivalent en réalité virtuelle.
Qu’est-ce que l’adolescence ?
D’après le dictionnaire Larousse : « L’adolescence est une période de l’évolution de l’individu, conduisant de l’enfance à l’âge adulte. Elle débute à la puberté (vers 11-13 ans chez la fille, 13-15 ans chez le garçon) et s’accompagne d’importantes transformations biologiques, psychologiques et sociales »
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, cette période se situe de 10 à 19 ans.
Physiologiquement, on considère qu’elle va de 15 à 25 ans.
Il s’agit d’une période de grandes transformations biologiques.
On assiste, d’une part, au développement pubertaire avec, sur le plan hormonal, une maturation de la fonction hypophyso-gonadique :
- Acquisition d’une taille adulte (poussée de croissance vers 10 ans et demi chez la fille et vers 13 ans chez le garçon)
- Acquisition des capacités de reproduction
Et, d’autre part, à la maturation cérébrale structurale et fonctionnelle (au-delà de la puberté). C’est l’ensemble de processus neurobiologiques à l’adolescence qui permettent au cerveau d’acquérir la structure et l’organisation cérébrale d’un cerveau adulte :
- L’élagage synaptique : élimination et remodelage des connexions synaptiques (connexion entre deux neurones)
- La myélinisation des axones : permet d’accélérer la vitesse de transmission des informations et de renforcer les rapports entre certaines structures cérébrales
- Cette maturation suit un gradient postéro-antérieur
- Le cortex préfrontal mature en dernier (après 20 ans) tandis que les structures comme l’amygdale, l’hypothalamus arrivent à maturité dès la fin de l’enfance.
Le cerveau en maturation est plus vulnérable aux facteurs de risque de l’environnement : la temporalité de la maturation cérébrale pourrait expliquer certaines caractéristiques souvent retrouvées chez les adolescents (impulsivité, prises de risques, irritabilité). Cette période de vulnérabilité nécessite une vigilance particulière, en effet, comme pour les autres organes, tant que la maturation n’est pas achevée, les conséquences de l’environnement durant cette fenêtre peuvent influer sur le développement cérébral, et ainsi avoir parfois des conséquences sur le plus long terme.
C’est également une période de construction du soi, où l’on observe des remaniements psychologiques et des transformations sociales
En effet, le jeune doit :
- S’adapter psychiquement aux transformations de son corps
- Construire son identité propre et réaménager les relations avec ses parents
- Construire des relations amicales et amoureuses à l’extérieur de la famille
- Découvrir sa sexualité/son orientation
- S’autonomiser progressivement
C’est une période clé pour l’insertion sociale mais également pour la formation professionnelle.
La santé mentale des jeunes
D’après un sondage IPSOS réalisé en février 2016 par la Fondation Pierre Deniker auprès de 603 jeunes de 15- 25 ans en France, 95 % des jeunes se déclarent heureux et intéressés par la vie MAIS :
- 37 % se sentent souvent stressés
- 55 % des jeunes ont déjà ressenti une souffrance psychologique au point d’être gênés dans leur vie quotidienne
- 78 % se disent mal informés sur les symptômes des principales maladies mentales
L’adolescence est une période de maturation essentielle mais également une période de vulnérabilité biologique et sociale. L’apparition des troubles résulte d’interactions complexes entre maturation, terrain plus ou moins vulnérable, et facteurs de risque.
75% des maladies psychiatriques se déclarent avant l’âge de 25 ans. On recense comme maladie psychiatrique les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, les troubles du comportement alimentaire, les troubles addictifs et la schizophrénie.
Quelques chiffres
- Selon la Haute Autorité de Santé, 8 % des adolescents entre 12 et 18 ans souffriraient d’une dépression
- 6 à 13 % des enfants et adolescents sont concernés par des troubles anxieux qui peuvent évoluer vers une dépression, un refus scolaire ou un abus de substances
- 59 % des jeunes de 17 ans ont déjà été ivres
- 9 % des jeunes de 17 ans fument régulièrement du cannabis
- La schizophrénie, qui touche 1 % de la population, débute le plus souvent entre 15 et 25 ans.
Différencier « crise d’adolescence » et « jeune en souffrance »
Les signaux d’alerte sont :
- L’incapacité à faire face aux tâches de la vie quotidienne, difficultés à entrer en contact avec les autres
- La répétition d’une même situation : accumulation de douleurs physiques, troubles du sommeil persistants
- Les actes agressifs fréquents contre soi-même : consommations excessives d’alcool, cannabis, médicament ou autre, scarifications, attitudes alimentaires trop restrictive ou trop excessive.
Si ces signes d’alerte ont un retentissement sur le fonctionnement du jeune, se répètent, s’accumulent et durent plus de 6 mois : il faut chercher de l’aide.
Que faire ?
Différentier une adolescence difficile d’une pathologie débutante est parfois difficile, mais devant un adolescent qui semble aller mal, il ne faut pas hésiter à consulter. Il vaut mieux consulter « pour rien » que consulter trop tard !
Il faut franchir le pas d’aller voir un professionnel car détecter tôt permet de prendre en charge les troubles avant qu’ils ne se compliquent (usage de cannabis, risque suicidaire, déscolarisation, exclusion). Si une pathologie psychiatrique est suspectée chez un jeune, il est recommandé de consulter dans un premier temps un médecin psychiatre qui pourra ensuite adresser vers un psychologue ou un psychothérapeute si cela est plus adapté.
Il est rare qu’un jeune aille voir un professionnel seul : le rôle de l’entourage est primordial.
L’ambivalence est naturelle devant toute perspective de changement et le jeune peut refuser de consulter un professionnel. Il faut alors privilégier la communication : instaurer un climat de confiance, valoriser les efforts et les capacités, explorer l’ambivalence avec des questions ouvertes. Il faut éviter de vouloir convaincre à tout prix, culpabiliser, juger, stigmatiser, s’énerver.
En cas de refus, les parents peuvent aller voir un professionnel pour parler de leur enfant et poser des questions même si le jeune n’est pas présent
En cas d’urgence, si le jeune est un danger pour lui-même ou pour autrui, il est possible de solliciter l’aide de services (pompiers, police) et de l’adresser vers une structure de soins sous contrainte.
En savoir plus
Il existe en France de nombreuses structures publiques dédiées à la santé mentale : Maison des Adolescents, Fil Santé Jeunes, CMP, Urgences. Certaines sont spécialisées.
Le site #psyjeunes les recense et permet de trouver la structure adaptée près de chez vous.
Définition
La schizophrénie est une maladie psychiatrique caractérisée par un ensemble de symptômes très variables. Elle affecte le système nerveux central, altère les fonctions cognitives (mémoire, perception, appréciation) et trouble le cours de la pensée.
Les symptômes les plus impressionnants sont les délires et les hallucinations, mais les plus invalidants sont le retrait social et les difficultés cognitives.
Les troubles apparaissent entre 15 et 30 ans, touchent de manière égale hommes et femmes, et évoluent tout au long de la vie.
Il est essentiel de noter qu’un diagnostic précoce associé à la mise en œuvre des thérapeutiques adaptées améliore le pronostic. Environ un tiers des patients sont en rémission durable après quelques années de traitement : ils reprennent une vie sociale, professionnelle et affective. Chez les autres, la maladie persiste dans le temps avec des symptômes partiellement contrôlés grâce à un suivi médical, mais avec des rechutes possibles. Restent malheureusement 20 à 30 % de sujets peu répondeurs aux traitements.
Chiffres
La schizophrénie est une pathologie qui touche 1 % de la population mondiale. En France, 600 000 personnes sont concernées. À travers le monde, une personne sur cent vie avec une schizophrénie.
Cette maladie est donc :
- Deux fois plus répandue que la maladie d’Alzheimer.
- Cinq fois plus répandue que la sclérose en plaques.
- Six fois plus répandue que le diabète insulino-dépendant.
- Soixante fois plus répandue que la dystrophie musculaire.
Symptômes
Les symptômes de la schizophrénie sont très hétérogènes d’un patient à l’autre. En terme de nature, mais aussi d’intensité.
La maladie est caractérisée par trois types de symptômes :
- Signes dits positifs parce que se surajoutant à un fonctionnement psychique normal : ceci va des hallucinations (auditives, olfactives, gustatives, visuelles ou cénesthésiques) aux idées délirantes (persécution, transmission de pensée…). Ce sont les symptômes qui répondent le mieux aux traitements médicamenteux et qui sont donc le plus facilement contrôlés.
- Signes dits négatifs, parce que révélateurs d’un déficit par rapport à l’état antérieur : apragmatisme ou perte d’initiative, indifférence affective, isolement, émoussement des émotions jusqu’à un total retrait de participation aux échanges avec le monde extérieur. Les personnes avec schizophrénie ressentent un manque d’énergie et des difficultés cognitives (concentration, mémorisation, organisation…)
- Signes de désorganisation pouvant aller d’une pensée floue et peu cohérente à une totale incohérence et des propos incompréhensibles.
Causes
Elles sont multiples pour un même individu. Les chercheurs estiment que le développement des troubles serait dû à l’addition de facteurs génétiques et environnementaux. Il n’est plus question aujourd’hui de croire en l’existence d’un gène de cette maladie. Pas plus qu’il n’est question de supposer que des facteurs environnementaux, par exemple une famille ou une modalité́ éducative, puissent générer ce trouble.
Il peut exister un terrain de vulnérabilité génétique et biologique. Probablement près de 10 % de la population serait porteuse de certains facteurs de vulnérabilité à la schizophrénie.
Ainsi, alors que la prévalence de la maladie est de 1 % en population générale, elle passe à 8 % chez les enfants au premier degré d’un parent malade, à 40 % de la descendance de 2 sujets vivant avec une schizophrénie. En outre, chez deux vrais jumeaux qui ont le même patrimoine génétique, le risque de schizophrénie de l’un est de 30 à 40 % si l’autre est malade. Ainsi, même en présence de variants génétiques à effet majeur, la génétique n’explique pas à elle seule la survenue de la maladie : elle dépend également de l’environnement.
Pour autant, les facteurs déclenchants sont associés à :
- Des facteurs environnementaux dont le stress pourraient-être un facteur facilitant, la symptomatologie se manifestant à la suite d’un changement brusque dans l’environnement.
- D’autres facteurs de risque plus tardifs comme la consommation de substances psychogènes : le cannabis est l’un d’entre eux. Il est maintenant établi que l’usage régulier de cannabis avant 18 ans double le risque de schizophrénie.
Traitements
Plus on intervient tôt, plus les chances de stabilisation et de rémission augmentent. Les traitements nécessitent une approche globale et associent prise en charge médicamenteuse, psychosociale et psychothérapie. L’enjeu le plus important est l’observance du traitement médicamenteux, parfois difficile en raison des troubles cognitifs associés à la schizophrénie. L’éducation thérapeutique du patient et de ses proches permet d’obtenir de meilleurs résultats. L’organisation des soins et les thérapies proposés sont aujourd’hui souvent personnalisées, en fonction des symptômes et difficultés rencontrés par chaque patient.
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Éducation thérapeutique du patient
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’éducation thérapeutique du patient (ETP) se définit comme une activité permettant aux patients d’acquérir ou de conserver les capacités et les compétences qui les aident à vivre, de manière optimale, leur vie avec leur maladie.
En psychiatrie, c’est d’abord sous le terme de psychoéducation que cette pratique a vu le jour et c’est Libermann dans les années 80 qui l’a développée en s’inspirant des techniques des thérapies comportementales et cognitives.
Le but était d’améliorer les connaissances sur la maladie, la conscience du trouble et surtout la compliance aux traitements médicamenteux, en favorisant l’alliance thérapeutique et en rendant ainsi le patient ACTEUR de ses soins.
L’ETP, qui peut se faire en individuel ou en groupe, doit être centrée sur le patient, intégrée aux soins et continue tout au long du parcours de soins du patient. Elle est réalisée par une équipe pluridisciplinaire. L’ETP regroupe l’ensemble des activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage de l’autogestion et de soutien psychologique.
Elle est à différencier du conseil de prévention et de l’information.
Les quatre étapes de la démarche éducative sont :
- Le diagnostic éducatif,
- Le contrat éducatif,
- Les séances d’ETP,
- Et l’évaluation, chacune ayant ses spécificités.
De nombreuses études internationales ont validé cette approche en montrant que le taux de rechute et d’hospitalisations était nettement moindre quand les patients bénéficiaient de ce type de prise en charge.
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Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) permettent de travailler sur les symptômes résiduels c’est-à-dire résistants à la pharmacothérapie.
Elles se pratiquent en groupe ou en individuel selon la qualité et la sévérité des symptômes présentés. Ces techniques sont d’autant plus efficaces qu’elles sont proposées de façon précoce, elles permettent de faire des projets d’autonomie et de réinsertion sociale et/ou professionnelle.
Les indications sont diverses, toutes les formes de schizophrénies du moment qu’elles sont traitées et que les patients sont « observants » vis-à-vis de leur traitement.
Les objectifs sont définis en séance et en individuel en fonction du profil du patient, de ses points forts et de ses difficultés, c’est la notion de « case management ».
La gestion du temps et du quotidien est souvent la priorité puis vient le travail ciblé sur les troubles qui gênent l’adaptation sociale tels que ceux cités plus haut ainsi que la gestion du stress, centrale dans le traitement des troubles schizophréniques.
Les méthodes de groupe ont pour thème : la psychoéducation, la gestion du stress, le travail cognitif de réinterprétation des évènements, l’entrainement aux habiletés sociales ainsi que la restauration de l’estime de soi.
En individuel, les objectifs sont identiques et davantage centrés sur le patient.
La remédiation cognitive permet également d’améliorer les fonctions cognitives (attention, mémoire, organisation) par des modules d’entrainement ciblés (jeux de rôles, exercices).
Elle se pratique le plus souvent sous forme d’entretiens individuels entre le patient et un professionnel de santé formé à cette thérapie (psychologue, infirmier…), au rythme de deux à trois séances par semaine pendant environ 3 à 6 mois. Le patient gagne alors en autonomie et en qualité de vie.
La recherche
La recherche médicale se penche sur l’influence des facteurs génétiques et environnementaux dans l’e déclenchement de la maladie afin de développer de nouvelles thérapeutiques.
De nombreux travaux se concentrent également sur l’identification de marqueurs prédisant l’évolution de la maladie, avant la transition psychotique. Les prodromes, ou signes avant-coureurs, (un début d’isolement, un absentéisme scolaire, un malaise social, des émotions floues ou contradictoires, des angoisses) doivent être mieux identifiés pour être mieux repérés.
En savoir plus
Les associations :
Etat des lieux
Chaque année en France, 11 000 personnes meurent par suicide et 200 000 personnes commettent une tentative de suicide.
Il s’agit de la deuxième cause de mortalité des 15-44 ans.
Les témoignages de personnes ayant échappé à une issue fatale (suicidants) tout comme les écrits laissés par ceux qui sont décédés (suicidés) convergent :
- L’acte suicidaire est motivé par une douleur psychique insupportable.
- Il est accompli pour échapper à l’intolérable, ce qui les distingue radicalement d’un acte de libre arbitre.
Facteurs de risques :
Les facteurs de risque de conduite suicidaire, et donc de mort par suicide, sont de plusieurs types :
- Familiaux : antécédent familial de conduite suicidaire ;
- Cliniques : maladie au risque suicidogène connu telles que maladie dépressive, trouble anxieux, addictions, trouble schizophrénique, ou les maladies générant une douleur physique chronique ;
- Contextuels : isolement social ou familial, situation de précarité, conflit avec l’entourage ;
- Individuels : sexe masculin, adolescence, âge de plus de 50 ans.
Idées reçues
Les idées reçues qui doivent être combattues :
- Le suicide n’est pas un acte de libre choix : tous les témoignages laissés par les suicidés ou transmis par les suicidants indiquent que ce comportement est mis en œuvre pour échapper à une intolérable souffrance ;
- La conduite suicidaire est un chantage vis-à-vis de l’entourage : tout geste suicidaire est bel et bien un acte auto agressif par lequel la personne se fait de mal à elle-même ;
- On se suicide surtout en ville : faux, c’est en milieu rural que l’on meurt davantage de suicide. A cela plusieurs explications en particulier isolement et non recours à des soins spécialisés.
Comment le combattre ?
Une prise en charge de la souffrance psychique permet de diminuer les conduites suicidaires.
Au niveau national, il s’agit de mieux informer le grand public et de mener des campagnes de prévention.
La recherche médicale s’oriente vers l’exploration de facteurs biologiques associés au geste suicidaire. En particulier, il a été montré un hypofonctionnement du système sérotoninergique chez certains sujets décédés par suicide, ainsi qu’une hyperactivité de l’axe hypothalamo-pituitaire-surrénalien et une activité excessive du système noradrénergique. Une baisse importante du cholestérol sanguin et une élévation du cortisol ont été observées chez des patients ayant effectué une tentative de suicide, principalement violent. Des études portant sur différents gènes candidats ont mis en évidence des facteurs héritables de vulnérabilité au suicide. (Source : Inserm.)
Pour les personnes présentant un comportement suicidaire, il semblerait que le lithium et certains antidépresseurs de deuxième génération participent à la diminution du risque suicidaire. Cette prise en charge peut être associée à une psychothérapie pour apporter un soutien et diminuer ainsi le risque suicidaire.
Dans les situations de crise aigues, une hospitalisation temporaire, parfois sans consentement, peut être nécessaire, afin de protéger la personne.
Le médecin généraliste peut orienter vers un spécialiste.
Les Centres Médico-Psychologiques proposent des consultations et des prises en charges.
Où s’adresser ?
En cas d’urgence :
Appeler le Samu 15 ou le 112 (numéro européen)
Appeler SOS Médecin
Centre anti poison et de toxicovigilance (CAPTV) : Numéros de téléphone des centres assurant la réponse à l’urgence 24h / 24 :
Angers : 02 41 48 21 21
Bordeaux : 05 56 96 40 80
Lille : Nouveau numéro vert (gratuit) : 0800 59 59 59
Lyon : 04 72 11 69 11
Marseille : 04 91 75 25 25
Nancy : 03 83 32 36 36
Paris : 01 40 05 48 48
Rennes : 02 99 59 22 22
Strasbourg : 03 88 37 37 37
Toulouse : 05 61 77 74 47
Les dispositifs d’écoute :
Tous ces services d’écoute sont anonymes :
→ SOS Amitié
Service d’écoute destiné à accueillir la parole de celles et ceux qui, à un moment de leur vie, traversent une période difficile.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Permanence d’écoute par tchat tous les soirs de 19 h à 23 h ou par mail (réponse sous 48h maximum).
Tél. : 01 42 96 26 26 (Ile-de-France).
Retrouvez les numéros régionaux d’appel sur le site de l’association.
→ Suicide Écoute
Écoute des personnes confrontées au suicide.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Tél. : 01 45 39 40 00
→ Fil Santé Jeunes
Ecoute, information et orientation des jeunes dans les domaines de la santé physique, psychologique et sociale.
Ligne d’écoute téléphonique anonyme et gratuite 7j/7, de 8h à minuit.
Tél : 32 24 ou 01 44 93 30 74 (depuis un portable)
→ PHARE Enfants-Parents
PHARE Enfants-Parents a pour objet de prévenir le mal-être et le suicide des jeunes. L’association propose un espace d’accueil et d’écoute (gratuit) pour les parents et les enfants en souffrance et apporte un soutien aux parents endeuillés par suicide.
Ligne d’écoute : 01 43 46 00 62 (du lundi au vendredi 10h-17h)
Écoute par messagerie : cavaoupas@phare.org
Définition
Les thérapies cognitives et comportementales sont des prises en charge de la souffrance psychique visant à dépasser progressivement les symptômes invalidants, tels que : les rites et vérifications, le stress, les évitements et les inhibitions, les réactions agressives, ou la détresse à l’origine de cette souffrance. Elles sont fondées sur l’apprentissage de nouveaux comportements, à partir de l’élaboration de pensées plus adéquates. Ce sont des thérapies brèves, validées scientifiquement qui s’appuient sur une relation active entre le thérapeute et son patient dans l’apprentissage de ces nouveaux comportements.
Ainsi, le postulat de base des TCC considère un comportement inadapté [par exemple une phobie] comme la résultante d’apprentissages liés à des expériences antérieures survenues dans des situations similaires, puis maintenus par les contingences de l’environnement. La thérapie visera donc, par un nouvel apprentissage, à remplacer le comportement inadapté par un comportement plus adapté correspondant à ce que souhaite le patient.
Comment cela se passe ?
L’Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive (AFTCC) définit trois caractéristiques qui distinguent les thérapies comportementales et cognitives des autres thérapies :
- l’accent mis sur les causes actuelles du comportement problème ;
- le changement durable du comportement est évalué, et considéré comme un critère majeur de réussite de la thérapie ;
- les procédures de traitement sont décrites objectivement et sont donc reproductibles par d’autres thérapeutes pour des patients ayant des difficultés similaires.
Est-ce efficace ?
Les études montrent une nette efficacité des TCC dans la prise en charge :
- des troubles anxieux : troubles obsessionnelles compulsifs (TOC), phobie sociale, phobie spécifique, trouble anxieux généralisé (TAG)], agoraphobie et trouble panique, état de stress post-traumatique(ESPT), associées ou non à un traitement médicamenteux,
- des troubles de l’humeur, associés aux antidépresseurs pour les formes les plus sévères ou seules dans les formes les plus atténuées. La haute autorité de santé (H.A.S) recommande la pratique des T.C.C. dans la prise en charge d’un épisode dépressif isolé de l’adulte en ambulatoire (2006) et dans les troubles dépressifs récurrents ou persistants (2009). Son action en termes de prévention est aussi bien tertiaire que secondaire : en réduisant considérablement les incapacités fonctionnelles liées à la maladie dépressive, en améliorant les capacités à agir, les relations interpersonnelles et l’estime de soi du patient, elle permet de favoriser la réinsertion professionnelle et sociale.
- Dans la prise en charge de la schizophrénie et des troubles envahissants du développement (TED) notamment sur les aspects de remédiation, d’acquisition des habiletés sociales et de la gestion des émotions.
Pour en savoir plus
AFTCC : Thérapies comportementales et cognitives
PSYCOM : Thérapies comportementales et cognitives (TCC)